Bébé secoué : le père condamné à 2 ans de prison ferme aux assises

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Le père de famille de 32 ans jugé depuis jeudi devant la cour d’assises pour des violences aggravées sur ses trois enfants, dont une fillette aujourd’hui lourdement handicapée, a été condamné, vendredi soir, à 5 années de prison, dont 3 avec sursis. Si dans un premier temps, il avait éludé sa responsabilité, il a fini par reconnaitre au dernier jour d’audience qu’il avait bien “secoué” son nourrisson lui occasionnant des séquelles irréversibles.

Publié le 28/09/2024 à 8:25 - Mise à jour le 28/09/2024 à 8:30

Le père de famille de 32 ans jugé depuis jeudi devant la cour d’assises pour des violences aggravées sur ses trois enfants, dont une fillette aujourd’hui lourdement handicapée, a été condamné, vendredi soir, à 5 années de prison, dont 3 avec sursis. Si dans un premier temps, il avait éludé sa responsabilité, il a fini par reconnaitre au dernier jour d’audience qu’il avait bien “secoué” son nourrisson lui occasionnant des séquelles irréversibles.

Une seule fois. Ou peut être deux”. Ce vendredi après-midi, l’accusé a fini par avouer pleinement les faits. Avoir secoué l’une de ses jumelles, grande prématurée, et âgée de trois mois au moment des faits, en 2019.

Péniblement, il a tenté à l’audience d’expliquer son geste et ce qui l’y a conduit. “La maman ne m’écoutait pas quand je lui disais de donner le titi. Elle disait qu’elle avait mal. On s’est disputé et elle est partie. Je suis resté tout seul. J’ai demandé de l’aide à mon frère mais il m’a dit que ce n’étaient pas ses bébés. J’étais perdu (….) Les filles se sont mises à pleurer. J’ai essayé de les calmer, mais je n’ai pas pu. J’en pouvais plus. Après, je l’ai secouée”, a-t-il relaté, dans un monologue entrecoupé de silences.

Avant lui, les médecins chargés d’examiner nourrisson ont témoigné à la barre, rapports d’expertise à la main. Tous deux sont arrivés aux mêmes conclusions : l’enfant présente tous les signes du “syndrome du bébé secoué”. De violents “va-et-vient de l’encéphale dans la boite crânienne”.

Cela conduit à deux mécanismes : des dégâts synectiques sur l’encéphale et l’asphyxie”, a précisé l’un des experts. Puis d’assener : “Elle a un retard de croissance, dans les 1% des dimensions les plus basses. Il y a aussi de très graves anomalies neurologiques (…) elle sera dépendante jusqu’à la fin de sa vie”.

Autre expert amené à témoigner : le psychologue qui s’est entretenu avec l’accusé. Il a tenté d’éclairer les jurés sur le parcours et la personnalité du père de 32 ans.

Un homme qui, enfant, a “subi des maltraitances de la part de ses parents”, d’où “d’importantes carences éducatives et affectives au sein d’une famille défavorisée”. “Dans sa vie de couple et familiale, il a reproduit le même modèle”, a souligné l’expert.

Il a aussi conclu à “un trouble de la personnalité à tendance paranoïaque” du trentenaire. Un homme qui “projette sur l’autre ses propres responsabilités” et qui présente “une absence de contrôle de soi”.

Pour autant, le psychologue a estimé que les regrets du père “apparaissent sincères” et qu’il était “soucieux du devenir de ses enfants”.  

Tard, vendredi soir, les jurés ont rendu leur verdict. L’accusé a été condamné à 5 années de prison, dont 3 ans assortis du sursis. Une peine bien moindre que les 6 ans ferme avec mandat de dépôt réclamés par l’avocat général.

La session d’assises se poursuit la semaine prochaine. A compter de lundi, et jusqu’à mercredi, un homme y sera jugé pour des viols incestueux sur mineures. Une audience qui devrait se dérouler à huis clos.

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