« Je vous demande votre clémence » , implore le prévenu de 36 ans jugé par le tribunal correctionnel de Papeete pour détention de stupéfiants, ce lundi. Un tribunal qui voit passer quasi quotidiennement des dossiers de paka et et d’ice, pour lesquels la fermeté est de rigueur.
Le trentenaire est interpellé dans le cadre d’une opération place nette de la Police nationale, en décembre dernier. Sa voiture louée met les chiens de la brigade cynophile en alerte. L’homme passe rapidement aux aveux et sort un tupper de 9 sticks – 10 grammes – de paka, plus un sachet contenant 0,30 gramme d’ice. Un cylindre rempli de paka dissimulé sous le siège passager – et appartenant à ce dernier – est également retrouvé. Plus tard, 30 grammes de paka cachés dans une tasse seront découverts chez lui.
Rapidement, il avoue être un consommateur de paka régulier. Le 10e stick de la boîte, achetée la veille pour 5 000 francs, il l’a comme souvent fumé avant d’aller dormir. Il précise au tribunal qu’il fume 2 sticks par jour depuis 10 ans, et qu’il a repris l’ice depuis quelques mois suite à un « moment de relâchement » et des problèmes familiaux « avec les frangins » .
De l’ice qu’il achète quand il peut, lorsque ses gains aux jeux d’argents, ses petits boulots et la revente d’une partie de ses acquisitions de drogue le lui permettent. Il estime consommer environ 15 000 francs de paka et d’ice par semaine, et gagner 30 à 60 000 francs mensuels. L’argent du jeu, lui, « sort » plus qu’il ne rentre, bien qu’il dise avoir remporté 200 000 francs lui ayant permis de louer sa voiture.
L’homme n’est pas novice en matière de stupéfiants : il a effectué 3 ans de prison pour des faits similaires, alors qu’il consommait – et vendait – plus d’ice : quelque 68 millions de francs pour le compte d’un trafiquant d’un autre calibre. Mais depuis son passage en prison et sa prise en charge par une psychologue, il se dit déterminé à soigner ses problèmes d’addiction, et désireux de continuer à aider sa famille dans le besoin.
« Il n’a pas cherché à se cacher, il a toujours répondu avec honnêteté et reconnu les faits » , souligne son avocate, qui dépeint non pas un dealer de grande envergure mais « un homme malade » de toxicomanie. « Il a bien conscience qu’il a besoin d’aide (…) il est ressorti sans aide, sans accompagnement (…). La rechute est aussi un échec collectif » , pointe-t-elle, demandant une peine entièrement assortie d’un sursis probatoire et une obligation de soins.
S’il l’a déclaré coupable, le tribunal a été plus clément que les réquisitions du ministère public, le condamnant à 6 mois de prison ferme et 6 mois assortis d’un sursis probatoire, pendant deux ans. Il effectuera la partie ferme de sa peine à domicile, sous bracelet électronique. Le tribunal l’a également obligé à se soigner, et à trouver un travail ou une formation.