En 2021, cet homme de 37 ans avait écopé de 4 ans de prison dont deux ferme ainsi que d’une amende douanière de 120 millions de francs.
Il faisait partie des nombreux prévenus du dossier “Sarah Nui II”, un trafic international de méthamphétamine qui avait permis l’importation d’une quarantaine de kilos de drogue sur le sol polynésien.
Mais la justice avait également assorti la peine de la saisie de biens, dont une maison située sur une parcelle de 3900 mètres carrés à Raiatea. Une mesure finalement annulée par la Cour de cassation, la haute juridiction considérant que les juges de Tahiti ne l’avaient pas suffisamment motivée.
Ce jeudi, le dossier est donc revenu pour étude au fenua. “Cette maison, c’est papa qui me l’a offerte quand j’avais 12 ans. La maison ne vient pas du tout de la drogue (…) C’est une maison de famille”, a expliqué le trentenaire, libre aujourd’hui. Au cours du procès “Sarah Nui II”, il avait reconnu avoir personnellement transporté 1,2 kilo d’ice depuis les États-Unis.
“Il a reçu 200 grammes pour sa participation et il revendait régulièrement des très grandes quantités. On a retrouvé 2 cahiers de comptes à son domicile”, a souligné l’avocate générale avant de requérir de nouveau la confiscation du terrain et de la maison de Raiatea.
La magistrate a estimé que la mesure était justifiée et présentait un “caractère proportionné”, en raison de la gravité des faits. “Il détient d’autres biens immobiliers et n’a pas besoin de travailler pour vivre”, a-t-elle ajouté.
Des propos contredits par l’avocate du mis en cause. “Ce bien à Raiatea n’a strictement rien à voir avec les faits qui lui sont reprochés. C’est un don de ses parents quand il était petit. Une sorte d’héritage. Au-delà de sa valeur marchande, elle a une valeur sentimentale importante pour lui”, a plaidé la robe noire.
L’avocate a aussi soulevé le fait que son client avait vendu une autre habitation, à Punaauia, “plus de 22 millions de francs” pour payer l’amende douanière à laquelle il a été condamnée : “Sur 120 millions (…), ce n’est pas rien. C’est la première fois de ma carrière que je vois ça”.
Pour ces raisons, elle a estimé que la saisie des biens de Raiatea n’était pas proportionnée. La cour d’appel s’est donnée le temps de la réflexion. Elle rendra sa décision le 6 février.