L’affaire a débuté le 25 août 2023, avec la saisie par les agents des douanes au centre de tri postal, d’une enveloppe douteuse estampillée “Stickers Holographiques”.
Y était dissimulés des sachets thermoplastiques, emballés dans de l’aluminium, qui contenaient un large buvard prédécoupé sur lequel apparait un éléphant. Un dessin de pachyderme composé en réalité de 500 doses de LSD, une drogue fortement hallucinogène.
Les douanes ont ensuite laissé le colis poursuivre sa route jusqu’à la poste de Pirae, sa destination, pour interpeller sans difficulté l’homme venu le réceptionner. Un jeune de 26 ans, sans casier judiciaire, qui a immédiatement reconnu les faits.
“J’avais l’intention de partir faire l’Armée et je voulais un peu m’amuser avant”, a-t-il expliqué à la barre du tribunal. Il a ajouté avoir regardé quelques documentaires sur le sujet, mais n’avoir jamais auparavant consommé de LSD.
C’est une de ses connaissances de collège, qui comparaissait à ses côtés, qui avait eu l’idée de cette importation à haut risque. Par l’intermédiaire d’un ami, ils avaient converti 35 000 francs en cryptomonnaies pour pouvoir acheter la drogue sur le Darknet.
Tous deux ont assuré penser avoir acquis 50 buvards, et non les 500 avec lesquels ils ont été interpellés. Et ils ont nié toute velléité de deal.
“Le LSD, c’est une cochonnerie. C’est que vous avez fait est d’une grande gravité. Vous vous en rendez compte ? On parle de 500 buvards, pas de 3 plants de paka”, les a tancés la procureure.
En défense, les avocat ont plaidé la “connerie de gamins”: “Deux personnes qui voulaient commander 50 buvards et qui en ont reçu 500”.
Le tribunal a finalement condamné les deux hommes à une peine de 2 ans de prison, entièrement avec sursis. Les deux hommes devront également payer solidairement une amende de 2,5 millions de francs, conformément à la demande du représentant des douanes.
Celui-ci a évalué le prix d’une dose de LSD, sur le marché local, entre 5 000 et 7 000 francs. Soit un” coefficient de 1 à 15” comparativement à son prix d’achat sur le Darknet.
Ce procès intervient concomitamment à une saisie record de cette drogue encore peu répandue au fenua. La semaine dernière, les douaniers ont en effet intercepté plus de 3000 buvards dissimulés dans un colis. Une enquête a été ouverte par le parquet.