C’est une rivalité comme seul le noble art peut en offrir. Après Ali-Frazier et Fury-Wilder, place à la Polynesian Boxing Association (PBA) de Tauhiti Nena contre la Fédération de Boxe de Polynésie française (FBPf) d’Ismaël Tahiata. À chaque événement international ou octroi de subvention publique, les deux organisations s’affrontent à grands coups de recours administratifs. Dernière décision en date : l’annulation par le tribunal du retrait, le 29 août 2023, de la Délégation de service public (DSP) à la FBPf, qui peut ainsi prétendre la récupérer.
Comme l’avaient révélé nos confrères de Radio 1, Nahema Temarii avait en effet accordé l’agrément à Tauhiti Nena, en février dernier, expliquant que les décisions émanaient des services du ministère des Sports. Une décision à laquelle Ismaël Tahiata avait alors vivement réagi, annonçant son intention de formuler plusieurs recours devant la juridiction administrative.
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La décision du tribunal donne donc, une nouvelle fois, la FBPf gagnante aux points. Celle-ci, dont les boxeurs avaient finalement représenté Tahiti aux Jeux du Pacifique d’Honiara au terme d’une phase de sélection chaotique, s’est vue reprocher par le Pays sa non-réponse à un courriel daté du 21 juillet 2023. Un courriel demandant à la fédération ses dispositions pour les fameux Jeux, et qui a été envoyé – comme sa relance à la date butoir du 4 août 2023 – à une adresse erronée. Quant à la lettre recommandée avec avis de réception, elle n’a été notifiée à Ismaël Tahiata qu’un jour avant la deadline.
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Grief qui « ne peut légalement et en tout état de cause fonder » le retrait de la DSP à la FBPf, estime le tribunal. « L’autre motif, comportant des considérations très générales sur le sport de haut niveau et l’importance de la participation aux jeux du Pacifique à venir, sans au demeurant imputer à la fédération requérante de manquements à ce titre, ne peut davantage fonder la décision attaquée. La Fédération de boxe de Polynésie française est dès lors fondée à soutenir que cette décision est entachée d’erreur de droit et à en demander l’annulation » , conclut le tribunal dans sa décision.