“Je ne me souviens plus”. Cette phrase a résonné à de multiples reprises dans la salle d’audience. Son auteur ? Un homme de 34 ans qui comparaissait pour des violences sans incapacité de travail sur sa grand-mère.
Chassé par sa mère, il avait été accueilli chez la vieille dame mais la cohabitation s’est là aussi mal passée. Selon les déclarations de l’octogénaire, son petit fils, employé de la Présidence, lui réclamait régulièrement de l’argent. Mais elle refusait de lui en donner étant donné qu’il avait un travail.
En avril dernier, totalement ivre, il a essuyé un nouveau refus, ce qui l’a mis hors de lui en plus du fait qu’il n’avait pas apprécié le repas du soir. Après avoir donné de violents coups dans les murs de l’habitation, le trentenaire a mis le feu à une bouteille de gaz menaçant d’incendier la maison. Il s’est ensuite saisi d’un couteau en lançant à la vieille dame qu’il allait la “tuer”.
Mais de tout ça, il ne s’en “souvient plus”. Agité et parfois lunaire à la barre, le petit-fils a expliqué qu’il consommait quotidiennement alcool et multiples stupéfiants, d’où son amnésie.
“Tu as déjà fumé du paka ?”, a-t-il même demandé à la présidente du tribunal qui l’a vertement rabroué : “Vous vous croyez où ?”. Le trentenaire a ensuite assuré qu’il avait “10 femmes” et qu’il était persuadé que toutes attendaient un enfant de lui.
Il a aussi affirmé que la maison de sa grand-mère lui revenait de droit : “Quand elle ne sera plus là, ce sera chez moi”. “C’est chez elle. Elle fait ce qu’elle veut. Et quand on frappe son ascendant on peut ne pas hériter car ce n’est pas très digne”, l’a coupé la présidente.
Dans ses réquisitions, le procureur a dit ne “pas imaginer la terreur subie par la victime” : “Il n’a pas peur de l’autorité. Encore moins d’une dame de 81 ans”.
L’avocat du mis en cause a, lui, regretté qu’aucune expertise phycologique de son client n’a été demandée car “cela aurait été particulièrement utile”. “Il n’est jamais à jeun, donc jamais dans un état normal (…) Ce n’est pas qu’il vous a manqué de respect, mais c’est un défaut de prise avec la réalité”, s’est-il excusé en s’adressant au tribunal.
Puis la robe noire de conclure : “Il a beaucoup d’amour pour sa grand-mère malgré leur relation difficile. Il a menacé de bruler la maison pour lui faire peur, mais il n’avait pas l’intention de le faire”.
Outre les 3 mois de prison ferme, le petit-fils a été condamné à suivre des soins psychologiques. Comme l’avait demandé sa grand-mère, il a désormais interdiction de paraitre au domicile de celle-ci.