Cette affaire avait débuté le 10 janvier dernier avec l’arrestation, à l’aéroport de Faa’a, de deux hommes de retour d’un séjour aux États-Unis. L’un des deux détenait incorpore 11 grammes d’ice. Une faible prise.
Mais en creusant un peu, les enquêteurs ont découvert que les mis en cause et des comparses prévoyaient également l’importation d’une remorque contenant une quantité bien plus importante de drogue.
Le conteneur a donc été discrètement suivi. A son arrivé au Port de Papeete, au mois de février, les douaniers ont mis la main sur 1,4 de méth.
Tous les mis en cause dans ce dossier ont été condamnés par le tribunal correctionnel, au mois de septembre dernier. Mais deux d’entre eux ont fait appel du jugement, d’où un nouveau procès ce jeudi.
Le premier, l’un des principaux protagonistes du dossier, n’a pas souhaité s’exprimer, se contentant de reconnaitre les faits. Ce qui n’a pas été le cas du second. Ce garagiste d’une quarantaine d’années a expliqué avoir financé le voyage aux États-Unis de l’autre, mais uniquement pour qu’il lui ramène des pièces détachées, moins chères au pays de l’Oncle Sam.
“Je ne suis pas impliqué dans cette histoire. J’ai juste prêté de l’argent à quelqu’un que je connaissais (…) Il me fallait des pièces”, a-t-il juré à l’audience. Et l’homme d’ajouter : “J’ai fait une erreur. Je lui ai fait confiance. Je suis facilement influençable. À cause de lui, je suis là “.
Sauf que comme le lui a rappelé l’avocate générale, le quadragénaire avait reconnu dès le début de sa garde à vue qu’il était informé des raisons réelles du voyage et qu’il espérait lui aussi en tirer des bénéfices. “Je n’ai pas l’habitude d’être devant des enquêteurs”, a-t-il expliqué pour se justifier, “je ne suis pas quelqu’un qui est dans le milieu”.
Une position de “victime” peu convaincante aux yeux de la représentante du ministère public. “Il a accepté de participer en toute connaissance de cause. Il a misé et il a perdu”, a tonné la magistrate. Quant au second prévenu, au casier chargé en grande partie pour trafic de stupéfiant, elle a regretté qu’il n’ait “ jamais eu la moindre volonté de s’insérer de manière légale dans la société”.
“Les peines de premières instances pourraient même être alourdies aujourd’hui”, a-t-elle conclu, avant de passer de la parole aux actes en demandant pour chacun des prévenus un an de plus que les peines infligées par le tribunal correctionnel.
La cour a finalement conclu à la culpabilité des deux hommes mais s’est bornée à confirmer les peines prononcées au mois de septembre : 4 ans de prison ferme pour l’un, 6 ans pour l’autre.
Ils devront également s’acquitter d’une amende douanière solidaire d’un montant de 139 millions de francs. Tous deux ont été reconduits en cellule à l’issue du procès.