Victoire devant le tribunal administratif pour les deux propriétaires d’une maison située à proximité de la rivière Afeu. Ce mardi, la juridiction a rendu son jugement concernant les sinistres répétés dont ils se plaignaient : trois inondations en 2017, 2021 et 2023, causant d’importants dégâts, dus selon eux à un défaut d’entretien d’un mur de protection construit par la direction de l’équipement de la Polynésie française.
Selon le tribunal, l’ouvrage public en litige, un mur de protection bordant la berge et la parcelle voisine des requérants « présente, eu égard à son état de délabrement et d’abandon, un défaut manifeste d’entretien » , rendant la protection contre la montée des eaux inefficace et provoquant des inondations récurrentes.
Le Pays s’est notamment justifié en invoquant une supposée imprudence des requérants, qui auraient construit leur maison en connaissance du risque d’inondation. Pas de quoi convaincre le tribunal, ce dernier estimant que « les inondations (…) ne présentent pas sur l’île de Tahiti un caractère exceptionnel ni imprévisible » , et que le Pays avait ainsi délivré un permis de construire et un certificat de conformité pour l’habitation des requérants.
« La Polynésie française doit être regardée comme engageant sa responsabilité sans faute, le dommage ayant été causé à un tiers par l’existence d’un ouvrage public« , juge le tribunal. Le Pays a ainsi été condamné à verser aux requérants 200 000 francs, en réparation de leur préjudice moral. En plus de cette amende, il devra procéder à la remise en état des berges de la rivière Afeu dans un délai de six mois.