Sur les six prévenus, quatre ont comparu détenus. Dès l’ouverture du procès, un des avocats de la défense, Me Smain Bennouar, a demandé un renvoi de l’affaire. En cause la transmission « désordonnée » des pièces du dossier : « nous n’avons pas, bien évidement, eu le temps suffisant et l’intégralité des documents pour travailler raisonnablement, en tout cas pour avoir une défense sereine. » Bien que cette demande de renvoi ait été soutenue par de nombreux avocats, le juge a estimé que le dossier était en état et que l’affaire pouvait être jugée dès aujourd’hui.
Les six prévenus ont reconnu la totalité des faits qui leurs sont reprochés. Il s’agissait d’un réseau bien organisé avec deux fournisseurs qui se rendaient aux États-Unis pour acheter l’ice et la rapporter, dissimulée dans des appareils de musique ou des bagages à double fond. La drogue était ensuite confiée à une personne chargée de la stocker et la préparer en doses de 1 à 0,05 grammes. Les doses étaient ensuite transmises à des dealeurs.
Les gendarmes ont estimé à près de 214 millions le bénéfice du trafic qui s’étale de janvier 2018 à décembre 2020. Ces bénéfices auraient servi à acheter des véhicules, du matériel électronique ou agricole ou bien à financer des chantiers. C’est notamment ce qui est reproché à la seule femme poursuivie dans ce dossier. Compagne d’un des prévenus elle avait bénéficier de l’argent de la drogue pour construire un mur de soutènement. Le procureur a requis contre elle 2 ans de prison dont une avec sursis. Des peines allant jusqu’à 7 ans de prison ferme ont été demandées pour les 5 autres prévenus.
Le délibéré a été rendu dans la soirée : 12 mois avec sursis pour la seule femme, 2 ans dont 1 avec sursis pour le dealer qui a vendu la plus faible quantité d’ice et 3 ans pour son frère dealer, lui aussi. 4 ans pour la nourrice, 5 ans pour l’un des cerveaux tout comme pour celui qui avait été attrapé avec 900 grammes d’ice à sa descente d’avion. Les accusés qui étaient déjà en détention, le resteront.
Le juge a aussi ordonné la confiscation de tous les véhicules et terrains saisis par la justice. Pas d’amende douanière par contre, car le tribunal n’a pas été saisi par la douane.