Condamné en 2018 à plusieurs années de prison, pour différents faits, notamment des menaces de mort sur un agent de l’administration pénitentiaire, cet homme de 31 ans va être remis en liberté, ce jeudi, après avoir purgé sa peine.
Mais le trentenaire était sous le coup d’une interdiction de séjour au fenua pour une durée de 5 ans et était donc censé être transféré en métropole. Une hérésie pour son avocat, Me Teremoana Hellec, qui avait fait appel de cette mesure.
Car son client n’a rien d’un djihadiste, selon lui. « Il n’a pas lu le Coran, d’ailleurs, il ne sait quasiment pas lire et quand on l’interroge, il dit qu’il est catholique », explique l’avocat selon qui le trentenaire souffre de troubles psychiatriques : « Il a été placé sous tutelle il y a 2 jours. Sa place est à Tokani, pas à Tatutu ».
Me Hellec craignait avant tout qu’un séjour forcé dans l’Hexagone ne conduise à une réelle radicalisation de son client.
« Il sera libre. Donc s’il va en France, il pourrait être formé, armé, radicalisé et commettre un attentat. Ou alors revenir dans 5 ans, pour en commettre un ici. En Polynésie, il ne rencontrera pas de recruteur terroriste. C’est un non-sens. Le SPIP-Service pénitentiaire d’insertion et de probation, Ndlr- a dit qu’il était extrêmement influençable », souligne l’avocat.
Me Hellec a donc accueilli avec satisfaction la décision de la cour d’appel, ce jeudi, qui a annulé l’interdiction de séjour : « C’est une bonne chose. La cour a parfaitement pris la mesure de la situation. C’est mieux pour tout le monde ».
Le détenu quittera, ce jour, le centre pénitentiaire de Tatutu pour être placé dans un foyer pour personnes handicapées. Un lieu où il sera suivi « par des médecins et des psychiatres toutes les semaines », assure son avocat.