Le fils d’un riche agriculteur accusé de piller les champs de son père

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Un homme de 29 ans a comparu, ce jeudi, devant la cour d’appel, car accusé d’avoir dérobé durant un an les fruits et légumes produits par son père, un agriculteur aisé de Tahiti. Des vols qui lui auraient coûté 250 000 francs par semaine. Ce que le fils a contesté à l’audience.

Publié le 19/09/2024 à 15:31 - Mise à jour le 19/09/2024 à 15:39

Un homme de 29 ans a comparu, ce jeudi, devant la cour d’appel, car accusé d’avoir dérobé durant un an les fruits et légumes produits par son père, un agriculteur aisé de Tahiti. Des vols qui lui auraient coûté 250 000 francs par semaine. Ce que le fils a contesté à l’audience.

L’affaire avait débuté en novembre 2022 après que le père a déposé plainte à la gendarmerie, estimant le préjudice des vols à répétition entre 10 et 20 millions de francs, ou 250 000 francs par semaine. Et l’agriculteur, qui exploite 14 hectares de terres, a immédiatement fait part de ses suspicions concernant son fils.

Après enquête et auditions, les gendarmes ont déterminé que les produits dérobés étaient revendus à la sauvette, en bord de route. Ils ont également interpellé plusieurs mis en cause, la plupart condamnée définitivement en première instance. Le fils, lui, a fait appel, se disant étranger aux larcins.

Je n’ai pas volé. Ce sont mes cousins qui y allaient. Je ramassai pour moi les légumes qui allaient à la poubelle”, s’est-il défendu ce jeudi à l’audience. L’avocate de son père lui a alors relu un passage de son audition devant les gendarmes.

Il leur avait déclaré : “J’y vais avec ma voiture le dimanche soir à 22 heures. Je prends les légumes tard. Au début, c’était pour faire chier mon père, mais, après, c’était pour les vendre”.  

C’est parce qu’il y avait des voleurs. C’est pour ça que j’y allais tard le soir”, a-t-il rétropédalé devant la cour. Autre élément à charge contre lui :  plusieurs protagonistes du dossier ont affirmé qu’il était à l’initiative de ces vols. Et au début de l’enquête, il avait été arrêté par les gendarmes, au petit jour, avec 67 kilos de tomates dans sa voiture.

Pour l’avocate du père, le doute n’est donc pas permis :  “Il recrutait des cousins, des amis du quartier. C’est lui qui a organisé tout ça. Et c’était toutes les semaines, durant des mois.”

Quantités considérables

Son fils a de gros problèmes d’addiction à toutes sortes de substances. Il y a des conflits familiaux à répétition, des parents démunis. Il a essayé de le faire travailler pour qu’il apprenne à gérer l’entreprise que lui a créée. Mais il n’y a rien à faire (…) Fin 2022, il a constaté que les vols se faisaient dans des quantités considérables”, a soufflé la pénaliste.

L’avocate générale a aussi estimé que la participation du fils “ne faisait aucun doute” : “Devant la procureure il a déclaré : ‘je vole deux fois par semaine. Ça dépend de la commande. Je savais que mon père n’était pas d’accord’”. La magistrate a requis une peine de 18 mois de prison ferme contre le fils, déjà condamné à 9 reprises, notamment dans des affaires de stupéfiants.

Son avocate a, elle, plaidé la relaxe, arguant que rien dans le dossier ne permettait d’aboutir à sa culpabilité. “A aucun moment il n’est établi que mon client aurait monté un réseau pour aller voler son père. Et cela fait 15 ou 20 ans que ce dernier est victime de vols”, a souligné l’avocate avant d’assurer que son client “était autorisé à prendre des légumes depuis des années” par son géniteur.

La cour d’appel a mis sa décision en délibéré. Elle se prononcera le 7 novembre.

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