Le juge Nicolas Léger est allé très au-delà des réquisitions. Pour Thierry Barbion, le parquet n’avait requis que du sursis. Ce sera quatre ans ferme. Et le magistrat a tenu à motiver cette condamnation. Il a évoqué les « ébats sexuels collectifs, les soirées d’orgie » avec des mineures rémunérées. Il a aussi rappelé la « position sociale éminente » de Thierry Barbion et « son attitude méprisante à l’égard des petites gens ». Pour expliquer le mandat de dépôt qui conduit l’entrepreneur directement en prison, le juge a évoqué « les moyens financiers quasiment illimités », « les risques de pression », « l’absence de remise en question » de Thierry Barbion et « le risque de réitération » de ses actes.
L’ancienne institutrice Sabine Boiron, reconnue coupable d’avoir initié des mineures à la consommation d’ice, et de les avoir prostituées, écope de la peine la plus lourde : sept ans ferme. Présente juste avant l’ouverture de l’audience, elle s’est ensuite éclipsée. Son avocat, Me Des Arcis, a évoqué un malaise. Le juge, lui, a estimé qu’il s’agissait d’une « fuite » et l’a placée sous mandat d’arrêt.
Les avocats de Thierry Barbion et Sabine Boiron ont immédiatement interjeté appel.
Gérardo Lozano, récidiviste, a été condamné à six ans ferme. Marc Ramel est condamné à quatre ans. Il mettait le premier étage de sa boîte de nuit, le Ute Ute, à disposition des ébats sexuels avec les mineures, y participait lui-même, et leur proposait de la drogue. Il lui est interdit de gérer un établissement de nuit pendant dix ans.
Six autres condamnés écopent de peines plus légères, de six mois à trois ans.