Les auditions de témoins se sont poursuivies, ce vendredi, au deuxième jour du procès. L’épouse de l’accusé, qui a “refait -sa vie” aujourd’hui, a été la première à se présenter à la barre pour raconter son quotidien aux côtés de Rudy.
Une vie “dure” à ses dires, faite de “disputes, de coups, de mensonges et de tromperies”. “Souvent, quand il était sous l’emprise de l’alcool, il me donnait des coups de poing. Ça lui arrivait aussi de me tirer par les cheveux et de me trainer à terre”, a-t-elle déclaré.
Son témoignage a surtout mis à mal la version de l’accusé qui assure avoir porté un unique coup de poing au visage d’Augustine lors d’une dispute, au bord d’une falaise à Papeno’o, conduisant à la chute de la jeune femme dans la mer.
Au petit matin de la nuit du 26 au 27 avril 2021, celle de la disparition d’Augustine, Rudy s’est en effet présenté à l’appartement de sa femme. Et certains détails l’ont interpellée.
“Il y avait un sac poubelle en plastique avec une couette à l’intérieur. C’était celle qu’on utilisait quand on était chez lui (…) 2 jours après, je l’ai aussi vu nettoyer sa voiture comme il ne l’a jamais fait”, a-t-elle témoigné.
Autre élément à charge : la nuit du drame, l’accusé a effectué 3 allers-retours au domicile de sa mère. Et cette dernière a appelé à plusieurs reprises sa belle fille en lui faisant de troublantes révélations.
“Elle m’a dit qu’elle avait eu l’impression d’avoir vu un cadavre dans sa benne de voiture. Et elle m’a parlé d’une pelle, d’un matelas, ou de la fameuse couette”, a raconté l’épouse du trentenaire.
“Elle m’a dit de ne rien dire pour l’histoire du corps et qu’elle espérait que Rudy n’avait pas fait de mal à Augustine (…) J’avais peur qu’il me fasse la même chose (…) Je le soupçonnais, mais je ne voulais pas y croire. J’espérais son innocence”, a-t-elle encore soufflé.
“Je ne cache rien”
La mère de l’accusé a, dans la foulée, été appelée à témoigner. Pressée de questions, elle s’est montrée évasive, suscitant l’agacement du président de la Cour. “Vous allez me dire la vérité maintenant !”, l’a-t-il sommé.
“Je ne cache rien. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je n’ai pas vu de cadavre. J’ai supposé (…) Et je n’ai jamais parlé d’une pelle”, a-t-elle juré.
Rudy, lui, a campé sur ses positions, bien que des doutes entourent également le lieu exact à Papeno’o où le drame se serait joué. Il a réaffirmé avoir donné un coup de poing à Augustine, “parti comme ça”, puis avoir “juste entendu un ‘splash’” quand elle a basculé dans le vide.
“Il y a l’éventualité que vous ayez tué Augustine au domicile et que vous ayez transporté le corps. C’est une hypothèse”, lui a lancé le président de la Cour. “Il ne s’est pas passé ça”, a retorqué Rudy. Le procès prendra fin ce lundi.