Ils n’étaient pas présents pour assister au procès de l’un de leurs agresseurs. Rentrés en Australie le 3 avril, les deux touristes violemment pris à partie par une bande de cinq jeunes, le soir du 22 mars dernier, apprendront la condamnation du prévenu de 23 ans par le tribunal correctionnel de Papeete ce mardi, décalage horaire oblige.
L’homme, père d’un bébé d’un an habitant à Papeari, explique s’être rendu sur Papeete quelques jours pour trouver un travail. Il décide d’aller se balader dans la soirée et croise une bande de jeunes du quartier : deux autres majeurs et deux mineurs de 12 et 17 ans, qui expliquent avoir l’intention de suivre deux touristes australiens alcoolisés . C’est ce dernier qui, après avoir été bousculé par un des deux touristes, s’en prend à lui. Il refuse le « check » qu’il lui propose pour s’excuser et, sans se faire prier, lui donne un premier coup de pied, sans que le prévenu n’intervienne.
Le groupe suit les deux victimes, les encercle plus loin et les passe à tabac, avant de tenter de leur faire les poches. « J’ai accepté comme ça, sans réfléchir » , souffle l’agresseur. « Vous dites ‘banco j’y vais, pas de soucis’ ? » , lui demande la présidente du tribunal. Pas de réponse de l’intéressé, qui n’en dira pas plus lorsque la procureure lui demande si le mois passé en prison l’a fait réfléchir.
L’homme risque pourtant 7 ans de prison, les faits étant aggravés par la tentative de vol. Il reconnaît en effet avoir tenté de « faire les poches » du touriste qu’il fait tomber par terre d’un coup de pied au niveau de l’épaule. Il aide ensuite son acolyte de 17 ans, dont il dit que la jambe a subi « des dégâts » après de multiples coups portés à la tête de l’une des victimes. « Vous assurez le service après-vente » , ironise la présidente du tribunal.
« Il doit prendre ses responsabilités » , martèle la procureure Solène Belaouar, qui requiert deux ans de prison dont 1 avec sursis et 117 heures de TIG. Un point sur lequel la rejoint son conseil, Me Karina Chouini. L’avocate estime que le prévenu a toutefois « déjà commencé » en prison, où il a sollicité un suivi psychologique. « J’aurais souhaité qu’il s’exprime davantage et qu’il explique les raisons qui l’ont poussé à passer à l’acte » , déplore-t-elle, rappelant toutefois que le casier de son client est vierge.
L’homme écope d’une peine aménagée de 18 mois de prison, dont 9 seront effectués en semi-liberté. L’agresseur de 17 ans sera jugé par le tribunal pour enfants lundi prochain.