Aux prémices du projet de ferme aquacole, Coco Taputuarai avait obtenu un important marché. Il consistait notamment à élaborer divers plans dans le but d’obtenir les premiers permis de construire.
Pour ce faire, l’entrepreneur avait fait appel à un architecte. Mais après plusieurs mois de collaboration, celui-ci s’était retiré faute d’être payé. Or, 16 plans étaient revenus entre temps du service de l’Urbanisme pour complément d’information.
Après modification, ils avaient été renvoyés avec le tampon de l’architecte sans qu’il ne les ait validés. Ce qui constitue un faux pour l’accusation.
Pour la société Tahiti Nui Ocean Foods, promoteur de la ferme, il en a également résulté d’importants retards sur le chantier. Avec de lourdes conséquences financières.
« Ça a coûté beaucoup d’argent, puisqu’il a fallu faire appel à un nouveau prestataire, refaire les plans, explique Me Jourdainne, l’avocat de la société. Rien n’étant gratuit, il a fallu repayer des sommes qui avaient déjà été payées à l’ancien prestataire. »
Coco Taputuarai, lui, se défend de toute intention frauduleuse même s’il reconnait les faits. « J’ai utilisé les cartouches de l’architecte, mais le reste, les faux et tout, c’est un tissu de mensonges !, dit-il. C’est pas à 75 ans que je vais aller tricher pour les trucs ! »
L’avocat de l’entrepreneur a demandé sa relaxe, estimant que le faux n’était pas caractérisé. En première instance, Coco Taputuarai avait été condamné à 3 ans de prison avec sursis, à une interdiction à vie d’exercer ainsi qu’à verser 50 millions de dommages et intérêts à Tahiti Nui Ocean Foods. Une lourde peine dont le parquet général a requis la confirmation. Le délibéré sera rendu le 15 octobre.