Durant tout le procès, Cyril Legayic a été présenté comme l’instigateur de ce dossier de corruption. En mars 2008, il avait demandé un million de Fcfp pour lever la grève qui paralysait le déchargement du pétrolier appartenant à l’homme d’affaires Bill Ravel. C’est Gaston Tetuanui qui a servi d’intermédiaire. À la barre, Bill Ravel a avoué avoir été obligé de payer pour limiter ses pertes financières. Mais durant les mois qui ont suivi, Cyril Legayic a perçu 500 000 Fcfp mensuellement pour s’abstenir de provoquer d’autres grèves dans les sociétés de l’homme d’affaires. Gaston Tetuanui a là aussi servi d’intermédiaire. « Monsieur Ravel sent bien qu’il a été manipulé. Il ne saura jamais si c’était uniquement par monsieur Legayic, également par monsieur Tetuanui, par l’un plus que l’autre ou pas. Mais ça lui est maintenant assez égal. Beaucoup d’eau est passée sous les ponts. Ce sont des faits qui datent de 2008 à 2011. Monsieur Ravel est passé à autre chose. Il regrette simplement que tous ces événements qui lui ont été imposés lui aient causé un préjudice important et injuste en terme d’image », indique maître Sylvain Fromegeat, avocat de Bill Ravel.
Le procureur de la République a requis 2 ans de prison avec sursis et 11 millions de Fcfp d’amende à l’encontre de Bill Ravel, un an de prison avec sursis et 500 000 Fcfp d’amende à l’encontre de Gaston Tetuanui, et enfin 4 à 6 mois de prison avec sursis à l’encontre de la comptable de Bill Ravel.
Hervé Leroy a qualifié le trio de personnes honnête intellectuellement, mais coupable juridiquement. Il s’est montré beaucoup plus sévère à l’égard de Cyril Legayic en demandant 3 ans de prison dont 2 avec sursis, 11 millions de Fcfp d’amende, l’interdiction définitive d’exercer une fonction publique ou de diriger une société, et la privation des droits civiques durant 5 ans. Il a également demandé d’assortir ces peines d’une exécution provisoire, c’est-à-dire que même en cas d’appel, la condamnation est exécutoire.
En plus des faits de corruption, Cyril Legayic était poursuivi pour des détournements de fonds au sein de sa confédération syndicale.
Le délibéré sera rendu le 21 juin.