Irmine Tehei comparaissait ce mardi devant le tribunal de Papeete pour diffamation envers les quatre ex-employés de l’hôtel InterContinental de Moorea, qui avaient été accusés de viol par une collègue, avant que l’affaire ne soit classée sans suite, en octobre 2019.
Les propos concernés avaient été tenus lors d’une interview et à la suite de la grève lancée après les licenciements des mis en cause.
Le tribunal a finalement relaxé Irmine Tehei et condamné les quatre hommes à lui verser des dommages et intérêts pour procédure abusive. Maître Hellec, l’avocat d’Irmine Tehei, a notamment plaidé le fait que les propos tenus par sa cliente n’avaient pas été traduits par un traducteur assermenté : « Je suis extrêmement satisfait parce que le tribunal a décidé d’envoyer un message très fort disant que ce n’est pas parce qu’on apprécie pas des propos qui sont tenus par quelqu’un d’autre, surtout sur un sujet qui est aussi sérieux sur la défense des droits des femmes en Polynésie, ce n’est pas nécessairement une diffamation. C’est le message qu’a voulu délivrer le tribunal parce qu’il a considéré que la plainte avait été extrêmement téméraire, et c’est pour ça qu’il a condamné les 4 parties civiles à indemniser madame Tehei du préjudice qui résulte de cette plainte qui a été déposée hâtivement de manière téméraire ».
Face à lui, Maître Cross a estimé que certains propos des associations féministes ne peuvent pas être prononcées au nom de la liberté d’expression : « Être féministe ou être dans des associations féministes, ce n’est pas soutenir n’importe quels propos et n’importe quelles accusations. (…) Effectivement, on n’a pas fait appel à un interprète et s’il y avait une contestation de sa part dans la traduction qui a été faite, puisqu’il n’est pas contesté qu’elle a bien tenu ces propos au journal télévisé, on n’aurait pas manqué de faire appel à un interprète, mais comme elle a écrit une lettre au magistrat inducteur indiquant qu’elle reconnaissait ses propos… ».