Les premiers faits se sont produits le 30 juin 2018. Le prévenu a escaladé le mur de la salle de bain d’une maison de Raiatea pour parvenir à s’introduire dans la chambre du couple de propriétaires, endormis. Il a alors glissé sa main sous les couvertures et violemment pincé le sein de la femme de 62 ans. Les hurlements de celle-ci ont réveillé son mari, et l’homme a pris la fuite.
Mais il n’est pas allé bien loin. Plus précisément, dans l’enceinte de la maison voisine. Entièrement nu, il a tenté d’entrer dans la chambre d’une adolescente de 12 ans. Alerté par ses cris, son père s’est précipité pour assener à l’intru des coups de poing et le forcer à quitter les lieux.
Reconnu par ses victimes, le trentenaire a été entendu peu après par les gendarmes. « J’étais ivre. Je voulais aller voir la fille -de 12 ans, ndlr- pour la violer », a-t-il lâché, sans détour. Et il n’en est pas resté là. Malgré l’enquête en cours, il n’a pas hésité à s’introduire dans un troisième domicile au mois de décembre. Une maison où se trouvaient trois jeunes filles de 16 et 17 ans. En caleçon et « à quatre pattes », il leur a fait signe de se taire, avant de repartir discrètement sur ses pas.
Ce mardi, certaines des victimes avaient fait le déplacement depuis Raiatea pour assister à l’audience. Comme le père de l’adolescente de 12 ans. « Elle est traumatisée maintenant. Elle a peur la nuit et ne veut plus dormir seule », a-t-il témoigné. Puis de s’interroger : « Si je n’avais pas été là, qu’est-ce qu’il aurait fait ? ».
« Une tentative de drague »
« Ce n’est que grâce à la réaction des victimes que l’on a évité le viol. Il aurait dû être poursuivi pour tentatives de viol », a considéré l’un des avocats des parties civiles pour qui « c’est un dossier glaçant qui fait froid dans le dos ».
Pour l’avocate du prévenu, il s’agissait davantage de motoro que d’agressions. « C’est une tentative de drague. Ça marche ou ça ne marche pas », a-t-elle soutenu. « Je n’ai plus rien fait depuis 4 ans. Je ne bois plus », a de son côté assuré l’homme, aujourd’hui en couple et père de famille.
A sa décharge, le trentenaire présente « un retard mental léger » et est « un primo délinquant, comme l’a relevé le procureur. « Je ne pense pas qu’on ait affaire à quelqu’un avec un profil de prédateur, même si c’est inquiétant », a ajouté le magistrat avant de demander 18 mois de prison avec sursis et une obligation de soins.
Des réquisitions suivies par le tribunal qui a, en outre, condamné le prévenu à verser un total de 960 000 francs de dommages et intérêts aux victimes, avec interdiction de les approcher. Il figurera aussi au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.