Révoqué de la Maison de la Culture pour avoir installé un logiciel espion

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Au tribunal administratif ce matin, un homme qui avait demandé l'annulation de sa sanction pour avoir installé un logiciel espion sur son ordinateur de bureau, à la Maison de la Culture.

Publié le 30/01/2024 à 16:16 - Mise à jour le 30/01/2024 à 17:39

Au tribunal administratif ce matin, un homme qui avait demandé l'annulation de sa sanction pour avoir installé un logiciel espion sur son ordinateur de bureau, à la Maison de la Culture.

Après avoir travaillé en tant qu’administrateur principal à l’Assemblée de la Polynésie française en 2005, puis en tant que chef de service de la logistique en 2009, l’homme avait été détaché en 2018 pour cinq ans à la Maison de la Culture (TFTN).

En 2022, une employée le dénonçait pour espionnage, pour avoir installé sur son ordinateur de bureau, un logiciel payant dénommé « Spyrix Personal Monitor ». Il aurait également utilisé son ordinateur à des fins personnelles pour « des téléchargements de fichiers pour un usage purement privé ». L’homme, qui exerçait la fonction de directeur des systèmes et des réseaux informatiques, était alors placé en congé puis convoqué à en entretien. Après avoir fait réaliser un audit du salarié, le directeur de la Maison de la Culture avait déposé plainte et demandé la remise à disposition de l’intéressé auprès de son administration d’origine, sans préavis et pour faute grave. Mais concomitamment à sa réintégration au sein des services de l’assemblée de la Polynésie, l’homme avait été suspendu à titre conservatoire de ses fonctions d’administrateur, par un arrêté du 15 juillet 2022 pris par le président de l’Assemblée.

L’audit a révélé, que l’homme avait fait usage, sans prévenir sa hiérarchie, du logiciel pour espionner, de manière répétée, les communications de l’un des agents de TFTN sur son lieu de travail. Il aurait également récupéré des informations d’ordre privé sur le poste informatique de l’agent, sans la prévenir et sans son accord, et aurait délibérément écouté, à plusieurs reprises, les conversations privées de cette dernière avec un autre interlocuteur. L’expert a relevé « de toute évidence un sérieux manque de professionnalisme » ainsi que le non-respect de la charte informatique et des principes de sécurité informatique du fait, notamment, de téléchargements illégaux de films et de jeux à des fins personnelles.

Le requérant avait par la suite saisi le tribunal administratif demandant à ce qu’il soit réintégré dans ses fonctions et à annuler sa sanction de révocation, soutenant, entre autres, que l’audit informatique n’avait pas été réalisé par un expert figurant sur la liste des experts judiciaires auprès de la cour d’appel de Papeete, qu’il n’y avait pas eu de suites données après le dépôt de plainte à son encontre effectué par le directeur de TFTN « qui n’a eu, par cette action, pour seul but que de salir son honneur et sa réputation » et qu’il n’avait jamais été poursuivi disciplinairement. Une requête rejetée ce jour par le tribunal administratif : « la circonstance que l’audit remis en cause par le requérant ait été réalisé par un professionnel de l’informatique qui ne figure pas sur la liste des experts judiciaires de la cour d’appel de Papeete n’affecte aucunement la régularité de la procédure en l’espèce dès lors que cet audit n’a pas été diligenté dans le cadre d’une enquête judiciaire ». Il devra en outre verser à l’Assemblée de la Polynésie la somme de 150 000 Fcfp.

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