Saisie de 500 kilos de cocaïne : les quatorze trafiquants présumés mis en examen

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Les quatorze occupants du Raymi, chalutier intercepté le 23 décembre au large des Marquises avec 524 kilos de cocaïne répartis en 11 ballots à son bord, ont été mis en examen ce mardi. De nationalité équatorienne et colombienne, certains ont nié avoir su qu'ils transportaient de la drogue, plaidant la pêche miraculeuse prise dans les filets.

Publié le 31/12/2024 à 17:23 - Mise à jour le 01/01/2025 à 8:49

Les quatorze occupants du Raymi, chalutier intercepté le 23 décembre au large des Marquises avec 524 kilos de cocaïne répartis en 11 ballots à son bord, ont été mis en examen ce mardi. De nationalité équatorienne et colombienne, certains ont nié avoir su qu'ils transportaient de la drogue, plaidant la pêche miraculeuse prise dans les filets.

524,233 kilos de cocaïne dissimulés dans 11 ballots, soit la plus grosse saisie de la zone Polynésie française depuis 2017. Ce mardi, le parquet a donné plus de détails sur l’impressionnant coup de filet des services anti-stupéfiants sur le Raymi, chalutier battant pavillon espagnol, et l’arrestation de ses 14 occupants au large des Australes le 23 décembre dernier. Ces derniers ont été déférés aujourd’hui, en vie de l’ouverture d’une procédure d’instruction.

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Le Vice-procureur Yan Hausner a indiqué que les 14 suspects âgés de 36 à 64 ans, tous équatoriens à l’exception d’un binational colombien, avaient été interpellés « sans opposer de résistance, mais après emploi de moyens coercitifs par l’autorité militaire pour stopper le bâtiment de pêche » . Fait surprenant, le bateau de pêche parti de Guayaquil a été intercepté sur son trajet de retour vers l’Équateur sans avoir débarqué sa cargaison dans les eaux Australiennes, sa destination présumée.

Arrivés le 28 décembre à la base navale de Papeete, ses occupants ont immédiatement été placés en garde à vue par les gendarmes de l’antenne OFAST (Office anti-stupéfiants) de Papeete en charge de l’enquête judiciaire, puis conduits devant les juges des libertés et de la détention, qui a ordonné le maintien de la mesure de restriction ou de privation de liberté (MRPL) les visant. La garde ayant été prolongée sur réquisition du procureur de la République à partir du lundi 30 décembre 2024.

Représentés par des avocats commis d’office et assistés par 6 interprètes hispanophones, ils ont donné des versions contradictoires aux enquêteurs, certains reconnaissant participer à un trafic de stupéfiants moyennant rémunération, d’autres livrant des explications « invraisemblables » , décrit le parquet. « La plupart d’entre eux ont, pour l’instant, nié avoir su qu’ils transportaient de la cocaïne, jusqu’à dire que cela avait été le fruit d’une pêche miraculeuse prise dans des filets, qu’ils ne savaient pas que le contenu était de la drogue » , a précisé Yann Hausner.

C’est sur son retour en Équateur que le chalutier suspect a été intercepté le 23 décembre dernier, indique le vice-procureur Yann Hausner (Crédit TNTV)

Tous ont été mis en examen pour détention, transport, exportation de produits stupéfiants et association de malfaiteurs en vue de la préparation de ces délits, avant leur placement probable en détention provisoire d’ici mercredi. Ils encourent des peines de 10 ans d’emprisonnement et 7,5 millions d’euros d’amende, outre l’interdiction définitive du territoire français.

« Au vu des auditions qui seront faites et au niveau du positionnement des personnes mises en examen, c’est un dossier qui peut aller vite » , a ajouté le vice-procureur, bien que des investigations supplémentaires doivent avoir lieu sur les téléphones portables et sur le matériel GPS.

Cette saisie constitue la neuvième affaire de narcotrafic depuis 2016. Elle intervient dans le cadre de l’action de l’État en mer, pour la mise en œuvre de la Convention de Vienne du 20 décembre 1988, relative à la lutte contre le trafic international de stupéfiants. Un trafic d’envergure contre lequel la Polynésie française, avec une justice aux moyens modestes, s’efforce de lutter.

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