ByteDance, la maison mère chinoise de l’application TikTok, a accepté de payer 92 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites sur de possibles collectes de données d’adolescents, d’après des documents judiciaires consultés par l’AFP.
S’il est approuvé par le juge, l’accord fera partie des « plus importants » sur une affaire de confidentialité des données, selon les avocats des deux parties, qui sont parvenues à cette solution après plus d’un an de procédure.
Des parents de jeunes utilisateurs du réseau social avaient porté plainte dans différents états américains contre TikTok, qu’ils accusent d’avoir illégalement récolté des informations personnelles sur des mineurs, y compris des images de leurs visages, pour alimenter le système d’intelligence artificielle de l’application.
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Ultra populaire, notamment chez les ados et jeunes adultes, TikTok a bâti son succès sur des vidéos courtes où les utilisateurs se mettent en scène (parodies, musique, danse, etc) et sur ses algorithmes de recommandation qui permettent aux usagers de découvrir des profils bien au-delà de leurs contacts.
« Les plaignants affirment que l’appli TikTok infiltre les appareils de ses utilisateurs et en extrait toutes sortes de données privées, y compris des données biométriques et des contenus dont l’entreprise se sert (…) pour faire du ciblage publicitaire et en tirer des profits », détaillent les avocats dans les documents déposés jeudi devant une cour de l’Illinois (centre).
Ils expliquent aussi que TikTok était affaibli par un contexte politique difficile.
L’été dernier, l’ancien président américain Donald Trump avait en effet signé deux décrets accusant la plateforme de partager des informations confidentielles sur ses utilisateurs avec le gouvernement chinois, et donc de menacer la sécurité nationale – ce que TikTok a toujours fermement nié.
« La victoire (des plaignants) a été obtenue en bonne partie grâce à leur insistance pour organiser une deuxième médiation au moment opportun, quand TikTok était sous une immense pression à cause des ordres présidentiels qui réclamaient une vente rapide (à des groupes américains, ndlr) », notent les avocats.
L’accord établit la création d’un fonds doté de 92 millions de dollars « à destination d’environ 89 millions de membres de l’action de groupe au niveau national ».
Fin janvier 2020, Facebook avait accepté de payer 550 millions de dollars après avoir échoué à obtenir un non-lieu dans une procédure judiciaire où le groupe était accusé d’avoir recueilli illégalement des données biométriques pour « identifier des visages », en violation d’une loi de l’Illinois sur la protection de la vie privée datant de 2008.