Décrit par plusieurs membres de son entourage comme un homme capable d’une extrême violence, Tamatoa T., déjà en détention dans le cadre d’une autre affaire, a été reconduit par les gendarmes en cellule pour purger la peine de 6 ans que lui a infligé le tribunal correctionnel. “J’accepte la décision, mais il n’y a pas de réseau, en fait”, a juré celui qui était au cœur du dossier.
Avant lui, son avocat Me Smaïn Bennouar avait pris la parole en défense en insistant sur le manque d’éléments concrets du dossier prouvant un trafic d’une grande ampleur. « Comment on le démontre ? Que possède mon client ? Rien. Cache-t-il quelque chose ? On n’en sait pas plus (…) Tous les prévenus ont été pris en flagrant délit de mensonges. On ne peut pas condamner quelqu’un à 8 ans dans ces conditions-là », a-t-il martelé en référence à la peine qu’avait requise, lundi soir, le procureur de la République.
Certains des mis en cause avaient déclaré en audition que Tamatoa T. était à la tête d’un « empire » pesant plusieurs « centaines de millions de francs », et qu’il n’hésitait pas à user de la force, parfois en utilisant des armes à feu, pour se faire respecter. Des propos sur lesquels tous sont revenus lors des 2 jours de débats.
« C’est tellement plus facile de dire que l’on a peur plutôt que reconnaitre sa part de responsabilité (…) Ces gens sont dans le business et ont voulu eux-mêmes voler des trafiquants. Donc, leur parole est à prendre avec une certaine précaution », a commenté en marge de l’audience Me Bennouar.
« C’est en train de s’aggraver…les règlements de compte »
L’un des prévenus
Pour celui-ci, si son client « était véritablement un boss, il aurait continué depuis Nuutania et serait nanti d’un petit trésor de guerre ». « Il n’y a rien de tout ça. Cet habit est bien trop grand pour lui. On n’est pas dans la configuration d’un trafiquant d’ice bien aguerri », a-t-il martelé.
Les autres prévenus au procès, 8 hommes ayant œuvré pour « Siki », et la compagne de celui-ci, ont quant à eux été condamnés à des peines comprises entre 4 mois avec sursis, pour le moins impliqué, jusqu’à 2 ans de prison ferme. Aucun mandat de dépôt n’a en revanche été prononcé à l’audience alors que le parquet l’avait réclamé pour plusieurs des mis en cause.
Pour rappel, ce dossier avait débuté par une violente rixe survenue entre deux bandes rivales le 20 février 2018 dans une résidence de Punaauia au cours de laquelle une arme à feu avait été utilisée. L’enquête avait mis au jour un trafic d’ice et de cannabis, mais aussi des faits de violences à répétition et de séquestration.
Un mode d’action de plus en plus dur. Ce qu’a confirmé l’un des prévenus, lundi : « C’est en train de s’aggraver…les règlements de compte. Il y a des gens qui se sont procurés des armes. Ce sont des personnes qui ont pris de l’ampleur, qui sont devenues puissantes grâce à l’ice ».