Deux amis d’enfance aux chemins bien différents ont été jugés ce matin. L’un était gendarme et accroc aux jeux d’argent au moment des faits, l’autre est détenu provisoirement depuis juin 2020 pour trafic d’ice.
Depuis 2018, le militaire aurait renseigné à trois reprises Tuki Fatuma, l’ami en question, en échange de sommes d’argent. Une première fois lorsqu’une plainte pour violences conjugales est déposée à son encontre. Le gendarme a permis le classement sans suite du dossier.
Plus tard, une femme dépose plainte contre Tuki pour viol. L’ami gendarme lui confirme l’identité de la plaignante alors que l’enquête est toujours en cours. Puis en 2020, inquiété par une voiture suspecte, Tuki obtient l’identité de son propriétaire grâce à son acolyte.
Le juge a condamné l’ancien militaire à 18 mois de prison ferme. Tuki Fatuma écope de 3 ans de prison ferme avec mandat de dépôt.
« Au fait du dossier et aux faits qui sont reprochés à mon client et à sa personnalité, c’est quelqu’un qui n’avait pas évidemment de casier judiciaire, qui a une situation familiale, qui a des garanties donc, c’est je crois ce qui a déterminé le tribunal a ne pas lui décerner de mandat de dépôt », indique Me Loris Peytavit, avocat du gendarme condamné. « Depuis quelques mois maintenant, il y a ce type d’affaires qui commence à sortir et je crois que le tribunal l’a dit. Le Président dans son délibéré a dit qu’il entendait faire une application stricte de la loi pénale ».
« C’est dans le droit fil d’une jurisprudence locale hyper répressive qui s’est affichée notamment dans le trafic d’ice. Mon client était détenu provisoirement pour trafic d’ice », explique Me Edouard Varrod, avocat de Tuki Fatuma. « Evidemment, ça fait mauvais genre devant un tribunal qui a l’habitude d’être répressif en matière de trafic d’ice. Et en fait, il va être doublement sanctionné, puisqu’il va être sanctionné de 3 ans d’emprisonnement maintenant, et il va surement écopé d’une peine encore plus élevée probablement pour le trafic de stupéfiants, ce qui fait qu’à la fin, on va se retrouver avec une peine extrêmement lourde pour des faits qui ne sont pas si significatifs que ça ».
Les deux individus ont dix jours pour faire appel.