C’est à la fin de l’année 2019 que la section de recherches de Papeete, s’appuyant sur des renseignements recueillis par les brigades territoriales de Bora-Bora et de Raiatea, diligente une enquête sous l’autorité du Parquet. Elle soupçonne des faits d’importation de stupéfiants (ICE) mais également d’association de malfaiteurs entre Hawaï et la Polynésie Française, indique le procureur de la République dans un communiqué.
Une structure d’envergure, organisée, et à l’origine de l’importation de plusieurs kilos d’Ice au Fenua, est alors découverte, grâce aux investigations menées par le GIR.
Une information judiciaire est ouverte. D’importants moyens humains et logistiques sont déployés
L’enquête se poursuit dans le cadre de commissions rogatoires délivrées par le juge d’instruction Vue.
Une cellule d’enquête pilotée par la sous-direction de la police judiciaire de la DGGN est mise en place. Elle mène des investigations au cœur de ce réseau particulièrement bien organisé, selon les autorités. Des autorités qui précisent que les protagonistes de ce trafic se sont manifestement enrichis avec l’argent sale.
9 mois d’enquête aboutissent à une opération judiciaire d’envergure
Le 22 septembre 2020 une opération judiciaire d’envergure est déclenchée sur l’archipel de la Société. Une soixantaine de militaires issus de la section de recherches, du GIR, des deux compagnies (des archipels et des îles du Vent) ainsi que de l’antenne GIGN, et appuyés par des équipes cynophiles, interpellent les principaux membres de ce réseau : commanditaires, grossistes, revendeurs et » mules « .
14 personnes sont alors placées en garde à vue.
Par ailleurs, le communiqué indique que de nombreuses saisies d’avoirs criminels sont réalisées sur des biens financés par l’argent du trafic. Ces saisies ont lieu à Tahiti et Bora Bora. On y retrouve des véhicules, des bateaux, des équipements de BTP, des comptes bancaires ainsi que du numéraire. Montant du magot : près de 34 millions de francs .
Entre le mercredi 23 et le samedi 26 septembre : 12 des 13 personnes personnes interpellées ont été présentées au magistrat instructeur et mises en examen pour de multiples infractions liées au trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs et blanchiment.
A l’issue de ces présentations, 8 personnes sont incarcérées et 4 placées sous contrôle judiciaire.