En juin 2021, le jeune homme, accompagné de sa mère, cherchait un taxi pour gagner l’aéroport où l’adolescent devait prendre un avion pour les îles. Sur le Front de mer de Papeete, il a été abordé par le prévenu de 63 ans au volant de sa voiture.
Celui-ci lui a proposé de le conduire à Faa’a pour qu’il puisse prendre son vol. Bien que méfiante, la maman a fini par donner son accord, en ayant toutefois la présence d’esprit de noter la plaque d’immatriculation du véhicule. Ce qui facilitera l’identification du mis en cause.
Car une fois en chemin, le sexagénaire s’est mis à tenir des propos scabreux, lui parlant de pornographie et de “plan à 3” avant de lui toucher par deux fois les parties intimes. “Je l’ai repoussé et il m’a dit : ‘laisse moi te toucher’. Ensuite, il m’a déposé et il m’a dit que j’avais économisé 3000 francs car le taxi c’est cher”, avait raconté la victime aux gendarmes.
“Pour moi ce n’est pas du tout ça”, s’est défendu à la barre le retraité dépeint par son voisinage comme ayant un faible pour les jeunes hommes. “Quand je lui ai mis la main sur le short, il m’a dit qu’il avait une copine et qu’il était en Première. J’en ai conclu qu’il était mineur et je me suis retracté”, a-t-il dit. Puis d’ajouter avec aplomb : “Je ne suis pas un prédateur. C’était un dérapage. Il n’y a pas eu de violences. Ça a duré 2 minutes”.
“Mais peut être que lui se souviendra à vie de ces 2 minutes”, l’a coupé la présidente du tribunal. Le psychiatre qui a rencontré le jeune homme a d’ailleurs relevé chez celui-ci un “sentiment de colère”, de “dégoût” et de “culpabilité de ne pas avoir pu agir comme il le souhaitait”.
“Je suis choquée que ça puisse arriver, ici, en Polynésie”, a témoigné sa maman selon laquelle son fils “va mieux”, mais “pas parfaitement mieux”.
Le sexagénaire, qui n’avait pas de casier judiciaire jusqu’ici, a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 ferme, ainsi qu’à verser 250 000 francs de dommages et intérêts à sa victime. Le tribunal a également ordonné que son nom soit inscrit au Fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.
“Je trouve la sanction sévère”, a réagi l’homme à l’annonce du délibéré. “Vous avez la possibilité de faire appel, mais il faut que vous entendiez que ce sont des faits d’une particulière gravité”, lui a sobrement répondu la présidente avant de clore l’audience.