Dix hommes et une femme, âgés de 27 à 78 ans et de diverses nationalités, doivent comparaître pendant quatre semaines, dont neuf libres sous contrôle judiciaire.
L’enquête avait démarré avec l’interception le 19 janvier 2017, sur la foi d’un renseignement, d’un voilier battant pavillon français au large des Marquises.
Quelque 629 kilos de cocaïne sont retrouvés au total, notamment dans un faux plafond de la cabine du bateau en train de sombrer, et son équipage interpellé.
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Quatre jours plus tard, ce sont plus de 810 kilos de drogue qui sont saisis au large de Papeete à bord d’un deuxième catamaran parti lui aussi d’Amérique du Sud et appartenant au même propriétaire.
Fin mars 2017, des habitants d’un petit atoll de l’archipel des Tuamotu, à l’est de Tahiti, découvrent dans les décombres d’un voilier qui s’est échoué et a pris feu des dizaines de ballots de cocaïne pour un poids total de 236 kilos.
Ces trois convoyages de drogue ont été reliés à une quatrième traversée du Pacifique entre octobre 2015 et février 2016, commanditée par la même organisation criminelle, pour une quantité totale de drogue transportée par la voie maritime estimée à plus de 2,3 tonnes.
Les investigations ont permis d’identifier des commanditaires sud-américains, avec des relais en Australie où le prix du kilo de cocaïne dépasse les 100 000 euros (environ 11,9 millions de Fcfp), qui s’appuyaient sur un couple franco-dominicain et des logisticiens européens pour constituer la flotte de bateaux et les équipages.
Des marins recrutés pour convoyer les catamarans depuis le Panama ont expliqué que la cocaïne avait été chargée au large des côtes colombiennes, et placée dans des caches spécialement aménagées dans les bateaux.
Elle devait être acheminée jusqu’en Australie, via la Nouvelle-Calédonie.
Les six membres d’équipage -quatre Espagnols, un Français et un Panaméen- interpellés après les saisies de 2017, sont renvoyés devant la cour d’assises, ainsi que des logisticiens présumés du réseau.
Parmi eux, un Français de 65 ans et son épouse dominicaine établis au Panama, accusés d’être intervenus dans l’achat de voiliers, l’acheminement et l’accueil des skippers en lien avec le donneur d’ordres colombien, surnommé « El Flaco » (« le maigre »).
Trois autres hommes soupçonnés d’avoir supervisé ou participé aux opérations, un Portugais, un Espagnol et un Italien interpellés sur mandat d’arrêt européen, seront également jugés à leurs côtés, dont deux comparaîtront détenus.