50 % d’énergies renouvelables en 2020

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Publié le 08/04/2014 à 14:23 - Mise à jour le 08/04/2014 à 14:23

L’ancienne ministre de l’Outre-mer et représentante spéciale de la Polynésie française à Paris a participé hier mardi, à Cherbourg, aux Assises nationales des énergies marines renouvelables. L’événement se tenait à un moment stratégique pour le secteur, après plus de dix ans d’expérimentation à travers le monde, et alors que la France a l’ambition de figurer parmi les grands pays investissant dans les énergies marines. Plus de 250 participants étaient réunis à cette occasion, à la Cité de la Mer de Cherbourg. « Les énergies renouvelables sont une réponse à la crise climatique mais aussi à la crise économique », a souligné dans son discours d’ouverture le président du Syndicat des énergies renouvelables, Jean-Louis Bal selon lequel la filière génèrera à court terme plusieurs milliers d’emplois. Brigitte Girardin qui intervenait lors de la première table ronde, destinée à dresser un état des lieux du secteur et à en dessiner les perspectives, a pour sa part estimé que les énergies marines renouvelables étaient à la fois « une exigence et une chance » pour la Polynésie française. « La Polynésie française est un territoire isolé au milieu du Pacifique Sud qui n’a d’autre choix que de parvenir le plus rapidement possible à l’autonomie énergétique en développant les énergies renouvelables au sens large. Le coût des énergies fossiles importées, notamment le pétrole, est en effet de plus en plus élevé et difficilement supportable pour l’économie de cette collectivité d’Outre-mer. Il s’agit aussi de tout faire pour préserver un environnement et une biodiversité exceptionnels », a-t-elle développé. La représentante des autorités du Pays a lancé l’objectif d’atteindre en 2020 50% d’énergies renouvelables et 100% en 2030, insistant sur la place de plus en plus importante que prendraient les énergies marines dans le mix énergétique. Elle a rappelé que la Polynésie française avait « une vocation et des potentialités maritimes évidentes. C’est grâce à ce territoire que la France est la deuxième puissance maritime mondiale, a-t-elle insisté, en précisant les particularités de la collectivité : 5,5 millions de km² de zone économique exclusive, soit dix fois la superficie de la France métropolitaine, pour seulement 4 000 km² de terres émergées réparties sur 118 îles. « C’est grâce à ce potentiel unique en matière d’économie bleue que la Polynésie française est devenue un véritable laboratoire en matière de recherche et de développement des énergies marines, dont certaines sont entrées dans une phase industrielle », a-t-elle rappelé. A ce titre, Brigitte Girardin a indiqué que « c’est en Polynésie française qu’une énergie marine avait été développée pour la première fois à un stade industriel », en référence au Sea Water Air Conditionning (SWAC) dont le principe consiste à aller chercher l’eau de mer froide des profondeurs pour alimenter les systèmes de climatisation. Cette technique permet de réduire de 70 à 80% le coût énergétique par rapport à l’utilisation de compresseurs électriques utilisant les énergies fossiles, est en effet opérationnelle dans un hôtel très haut de gamme, l’Intercontinental de Bora Bora, et le sera prochainement dans un autre hôtel de la même gamme, Le Brando sur l’atoll de Tetiaroa. Par ailleurs, la décision a été prise d’équiper le centre hospitalier du Taaone du système SWAC pour sa climatisation. Selon Brigitte Girardin trois autres types d’énergies marines pouvaient avoir un avenir prometteur en Polynésie française : l’énergie de la houle, l’énergie hydrolienne et l’énergie thermique des mers. Pour les deux premières énergies, le gouvernement polynésien a l’intention de lancer un Appel à manifestation d’intérêt (Ami), respectivement pour la mise en place d’une centrale houlomotrice sur la côte sud de Tahiti, et pour un projet d’expérimentation d’une hydrolienne dans la passe de Kaki, sur l’atoll de Hao. Concernant l’énergie thermique des mers, un cadrage plus précis est nécessaire selon Brigitte Girardin, qu’il s’agisse de la technologie à mettre en place ou de l’estimation du coût de l’énergie ainsi produite. Pour elle « les sources d’énergie de demain peuvent être inventées outre-mer et dans le Pacifique en particulier ». Elle a toutefois souligné que le développement de ces énergies nécessitait un accompagnement financier. « Pour avancer dans nos efforts de recherche et développement, de mise en place de processus d’industrialisation, une mobilisation coordonnée de tous les acteurs, l’État, les collectivités locales, les acteurs publics, les porteurs privés de projets, est nécessaire », a-t-elle insisté. Elle estime qu’il est « plus que jamais nécessaire de cibler la défiscalisation sur ces énergies qui sont les énergies de demain ». Elle a ensuite proposé que les Assises nationales des énergies marines renouvelables puissent se tenir à l’avenir en Polynésie française.

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