A Here Ia Porinetia, la formation politique menée par Nicole Sanquer et Nuihau Laurey, n’a plus de groupe à l’Assemblée depuis que Vaitea Legayic, élue Tahoera’a venue en renfort, a fait son retour chez les oranges. Pour autant, les 5 représentants désormais « non-inscrits » qui y sont affiliés, veulent être forces de proposition. Ce mardi, ils se sont exprimés sur la gestion de la crise par la majorité. Ils indiquent également se préparer activement en vue des législatives et des territoriales. Deux scrutins où ils espèrent susciter l’espoir grâce à un renouveau de la classe politique.
Des mesures plus fortes pour faire face à la crise
L’ancien vice-président, également ministre de l’Economie, Nuihau Laurey, ne cautionne pas les choix de la majorité concernant la gestion de la crise que traverse actuellement le pays. Face à la presse, il a formulé une série de propositions qu’il considère être plus opportunes. Parmi elles : une réduction conséquente de la dépense publique, à commencer par celles des institutions. L’ex-sénateur propose par exemple de réduire de 10% la dotation de l’Assemblée, où il siège. « C’est une question de volonté » affirme-t-il.
« Cette crise doit appeler à une prise de conscience »
Nuihau Laurey
Un point de vue partagé par le maire de Makemo, Félix Tokoragi, qui appelle à l’exemplarité : « nous proposons de faire comme en 2013. On avait limité le train de vie du Gouvernement, de l’Assemblée, des services du Pays. Réduisons le train de vie de l’administration et des élus. Il faut que nous soyons exemplaires! Il y a des familles où les deux parents ont perdu leur travail. L’exemplarité commence par soi. Moi je suis prêt à baisser les dotations au niveau de l’institution où je siège. S’il faut aider, nous sommes prêts à baisser notre train de vie ».
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Un appel à candidatures pour recruter des candidats et militants
Pour l’instant privée de groupe à l’Assemblée, la formation A Here Ia Porinetia se veut néanmoins active. Ses membres comptent mener les batailles des législatives et des territoriales en 2022 et 2023. Elle cherche donc du sang neuf, et recrute candidats et militants en vue des prochaines échéances électorales.
« Nous voulons proposer un programme pour les prochaines échéances, et notamment en 2022 en proposant 3 candidats, mais aussi en 2023 en proposant une liste de 57 représentants », indique Nicole Sanquer, fer de lance du mouvement. « Nous avons commencé le travail de terrain puisque nous organisons des rencontres par commune. Nous avons trouvé des référents qui veulent bien s’engager à nos côtés, et nous sommes dans cette démarche de convaincre un maximum de personnes qui veulent bien s’engager à nos côtés. Et nous sommes dans cette démarche de convaincre un maximum de personnes de pouvoir non seulement nous suivre, mais aussi de trouver des candidats. Ceux qui veulent s’engager. A côté de ça, nous rencontrons des associations, des collectifs, des élus, des déçus, aussi, avec qui nous échangeons beaucoup sur la situation. Ca nous permet aussi d’alimenter le programme que nous animons à l’heure actuelle, et de pouvoir proposer des solutions au quotidien ».
« Notre projet repose sur un changement, sur une autre vision »
Nicole Sanquer
Vers une classe politique renouvelée
« Les gens n’ont plus confiance en les hommes et les femmes politiques. La situation de crise actuelle vient encore dégrader cette opinion par rapport aux personnalités politiques. Nous, nous avons choisi de quitter la zone de confort de la majorité pour pouvoir être plus réactifs. C’est un choix que nous avons fait. Ce n’est pas un choix toujours facile. Parfois, nous traversons des déserts sans savoir où ce désert va nous mener. Mais nous avons la foi en notre Pays, et surtout, nous avons un projet. Maintenant, il faut le dire« , poursuit la députée.
Les élus et sympathisants ont démarré des tournées dans les communes la semaine dernière. Dès lundi, ils se rendront aux Iles Sous le Vent.
« Notre première approche, c’est l’écoute », explique Nicole Sanquer. « C’est vraiment une démarche personnelle de tous ceux qui viennent à notre rencontre, et là, on expose notre vision des choses et là, il y a certaines personnes qu’on ne revoie plus, et d’autres qui reviennent pour pouvoir nous accompagner dans cette aventure. »
« J’appelle les jeunes à s’investir en politique », ajoute Félix Tokoragi. « Pas pour détruire ce que font ceux qui ne pensent pas comme eux, mais pour construire. Nous sommes dans la construction. Il faut défendre les intérêts de nos archipels. Il faut avoir cette force de pouvoir faire passer les messages. On a deux possibilités: soit on est élus, noyés dans la masse, et on ne peut rien dire… soit, on est là pour affirmer les doléances de nos populations ».
« On peut être critiqués », conclut Nicole Sanquer, « mais dans nos rencontres, on se rend compte qu’on peut susciter un certain espoir que les choses changent demain ».