« À l’Assemblée, nous n’avons rien reçu du gouvernement qui pourrait nous orienter sur les axes budgétaires ». Tel est le constat de Nicole Sanquer, représentante non-inscrite.
À deux jours de l’ouverture de la session budgétaire, les élus de Tarahoi attendent toujours d’obtenir des pistes de travail quant aux débats sur le budget général du Pays pour l’année à venir. Si le gouvernement semble silencieux, la majorité Tavini Huiraatira, à l’Assemblée, ne chôme pas.
« Nous avons vu une proposition de loi proposée par Elise Vanaa, cosignée par Gaston Tong Sang ; et une proposition de résolution proposée par madame Cross. Voilà, il y a des initiatives à l’Assemblée, mais au gouvernement… », souffle Nicole Sanquer.
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La récente polémique suscitée par la nomination du directeur de l’Office Polynésien de l’Habitat a provoqué une levée de boucliers des élus de la majorité. Pour Steeve Chailloux, il n’est pas question de s’opposer au chef de l’exécutif, mais de contribuer au débat démocratique.
« Il ne faut pas oublier que le rôle de l’Assemblée est de voter des lois de Pays, mais c’est aussi le contrôle de l’action du gouvernement. Lorsque la majorité émet un avis, elle est dans son rôle institutionnel. Donc, il ne s’agit pas de remonter les bretelles du président, mais de lui dire que nous pensons différemment. Ce qui ne veut pas dire que notre confiance est rompue, bien au contraire », assure le représentant Tavini Steeve Chaillloux qui ajoute : « il y a un dialogue constant entre Moetai et nous, les élus ».
« Annonces très populistes »
La majorité à l’Assemblée renouvelle donc sa confiance en Moetai Brotherson pour faire appliquer le programme du Tavini Huiraatira. Un programme que le Tapura Huiraatira avait fustigé durant la campagne des Territoriales. Les élus de l’ancienne majorité attendent donc avec impatience le discours du président de la Polynésie.
« J’espère qu’il y aura de la consistance et qu’on ne sera pas comme, depuis un moment, sur des annonces très populistes et très démagogiques qui font plaisir à entendre, mais qui, derrière, n’ont rien de très concret ; surtout qui n’ont pas de réels financements. Tant qu’il y a de l’argent en caisse, car il y a de l’argent aujourd’hui est resté de la précédente mandature, ça va. Mais quand il n’y aura plus d’argent en caisse, comment fera-t-on pour financer toutes ces promesses », s’interroge Tepuaraurii Teriitahi, représentante Tapura.
Moetai Brotherson est donc attendu au tournant, jeudi. Mais avant d’aborder le budget général du Pays pour 2024, les élus de l’Assemblée devront équilibrer celui de l’année en cours. Un collectif budgétaire est programmé pour la semaine prochaine.