A l’occasion des questions au gouvernement, ce jeudi à l’Assemblée, Benoît Kautai a interrogé le président du Pays sur les contours « extrêmement flous », selon lui, de la citoyenneté maohi que la majorité appelle de ses vœux.
L’élu des Marquises a demandé si celle-ci concernerait « le peuple autochtone », ce qui, selon lui, en ferait une « citoyenneté exclusive », ou si elle intégrerait le « lieu de naissance ou une durée de résidence » en Polynésie. Il a en outre ajouté que le terme « maohi » posait un problème à ses yeux, car il ne pouvait pas être « utilisé pour désigner un Marquisien ».
Moetai Brotherson lui a répondu que cette citoyenneté serait avant tout un « moyen juridique » destiné à « assurer une vraie protection de l’emploi local et d’éviter les phénomènes de spéculations foncières ».
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« Vous vous méprenez également sur le sens du mot autochtone puisque vous le rattachez à un droit du sang. Autochtone veut simplement dire : ‘qui est issu du sol même qu’il habite’. Je vous invite à ne pas confondre identité et citoyenneté. L’identité enata, comme l’identité tuhaa pae, paumotu, maareva, tahiti, raromatai, ne sera jamais gommée. Jamais. La citoyenneté est un outil juridique, non une définition identitaire. C’est évidemment une citoyenneté inclusive », a déclaré le chef de l’exécutif.
Sur le choix du terme « maohi », Moetai Brotherson a dit « comprendre -les- réserves » de l’élu Tapura : « le chemin vers la citoyenneté nous laissera tout le temps de réfléchir, ensemble, et pas les uns contre les autres. Réfléchir, ensemble, à trouver, peut-être, un terme plus consensuel ».
ATN doit se « réinventer »
Autre question : celle de la représentante non-inscrite Nicole Sanquer portant sur la situation financière d’Air Tahiti Nui, impactée par une forte concurrence. « Comment réagir à la suroffre de sièges et aux comptes dégradés de la société », s’est-elle interrogée, tout en soulignant que l’objectif de 600 000 touristes, affiché par le gouvernement, était, « incompatible avec l’offre » hôtelière actuelle.
« L’exercice est compliqué, mais pas insurmontable », a rétorqué Moetai Brotherson, pour qui ATN doit se « réinventer d’un point de vue commercial et marketing » pour « trouver de nouveaux leviers de croissance ».
« C’est la raison pour laquelle nous retournons au Japon de manière phasée car il y a un intérêt marqué pour cette destination par nos Polynésiens. Les ventes de billets, à ce jour, sont bonnes. Sur l’axe Nord-Ouest, USA et Paris, oui, la concurrence est là et vient surenchérir l’offre. Mais nous avons nos cartes à jouer car la demande reste présente », a déclaré le président du Pays, estimant, toutefois, que « continuer à tirer les prix vers le bas » était « une option qui » n’était « pas viable ». Quant au chiffre de 600 000 touristes, à terme, Moetai Brotherson a jugé que celui-ci était « ambitieux » mais, néanmoins, « atteignable ».