Bruno Sandras « fera tout » pour que Gaston Flosse « soit fier de son parti »

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Bruno Sandras a été élu nouveau président du Amuitahira’a o te nuna’a Ma’ohi. Il était l'invité du journal de TNTV :

Publié le 29/09/2024 à 10:16 - Mise à jour le 29/09/2024 à 10:16

Bruno Sandras a été élu nouveau président du Amuitahira’a o te nuna’a Ma’ohi. Il était l'invité du journal de TNTV :


Tahiti Nui Télévision : Vous aviez été désigné par Gaston Flosse pour assurer l’intérim pendant sa convalescence. Le congrès extraordinaire du Amuitahira’a o te nuna’a Mao’hi qui avait lieu hier devait officialiser le passage du flambeau. Que s’est-il passé ?
Bruno Sandras, présisdent du Amuitahira’a o te nuna’a Mao’hi : « Je vous avoue que je suis moi-même toujours interrogatif sur ce qui s’est passé. D’abord, il faut replacer les choses dans leur contexte. Il a démissionné le 9 juillet dernier, tout seul. Il a pris cette décision. Moi, il m’avait préparé depuis le mois de février. J’ai d’ailleurs une lettre de démission de sa part du mois de février. Et je lui ai dit, je n’accepte pas la démission. Ta tête et ton cerveau fonctionnent bien, c’est une belle mécanique, tu continues. Et tous les mois, il revenait, il revenait. Et au mois de juillet, suite à une opération qu’il avait subie, j’ai senti qu’il était très, très faible. Et le contenu de la lettre de démission mentionnait ses problèmes de santé et le fait que les médecins lui ont dit qu’il faut qu’il arrête. Donc, j’ai été très touché par ça et j’ai accepté. Et donc, à partir de ce moment-là, s’ouvrait pour moi la responsabilité d’organiser un congrès extraordinaire, c’est ce qui s’est passé aujourd’hui. C’est tout ce que j’ai fait.
J’ai rien fait d’extraordinaire qui puisse susciter autant de vindictes. Depuis le premier jour, je lis les réseaux sociaux. Jamais je réponds, mais je lis. Et je peux vous dire que ça fait mal quelque part, notamment quand ce sont des propos qui vont jusque dans votre vie privée. Mais j’ai tenu bon jusqu’au bout parce qu’il fallait que je le fasse. Il en allait de l’avenir du mouvement.
Hier soir, il a déposé sa candidature. Légalement. Ensuite, ça a été annoncé aux médias. Et je pense que c’est la raison qui explique que beaucoup ne sont pas venus aujourd’hui. Ils m’ont appelé. Ils m’ont dit on ne veut pas venir assister à ce déchirement entre nous. On est fatigué. Nous, on souhaite de l’entente entre vous. D’ailleurs, il y en a un qui vient de le dire. On souhaite que nos dirigeants s’entendent. Et donc, ça explique le fait que beaucoup n’ont pas voulu se mêler à ça. Mais ils ne savaient pas qu’il allait retirer sa candidature ce matin, comme moi. Et donc, je me suis retrouvé seul candidat. Voilà ce qui s’est passé. Pour le reste, tout ce qu’il dit, tout ce qu’il va faire.
J’ai appris que pendant que nous étions en congrès, il avait convoqué la presse. Il a tenu des propos assez durs à mon encontre. Écoutez, j’ai tellement de respect pour lui. Et de la gratitude pour ce qu’il a fait pour le parti et pour le Pays. Je ne peux pas me fâcher contre quelqu’un comme ça. Qu’il se fâche après moi, c’est son droit. Je ne lui en veux pas. Mais je cherche toujours à savoir pourquoi il se fâche après moi. Il n’y a aucune raison objective.
J’aurais tellement souhaité qu’aujourd’hui, il vienne, et que ce soit moi et Pascal qui reprenions la suite, comme nous étions à ses côtés depuis le congrès fondateur du Amuitahira’a en 2021. J’ai toujours été à ses côtés. J’ai été son complice fidèle, son compagnon, dans les réunions importantes. Et voilà qu’il démissionne. Et je deviens de facto président. Du jour au lendemain, je deviens un traître. Tout ce que vous pouvez imaginer. Je vous avoue que je ne veux pas comprendre. Je lui laisse la responsabilité de tous ses propos. Je ne lui en veux pas. Aujourd’hui, j’ai une lourde responsabilité sur les épaules, officiellement. Celle de diriger ce mouvement. Et avec deux présidents délégués qui ont été élus en même temps que moi ce matin. Cette semaine, je vais nommer les membres du bureau exécutif et du conseil politique. Et nous avons tellement de combats qui nous attendent. »

Merci Bruno Sandras pour ces premières réponses. Je vous propose d’écouter un extrait de l’interview de Gaston Flosse que nos journalistes ont réalisé ce matin. Comment réagissez-vous face à ces déclarations ?
« Je viens enfin d’entendre, pour la première fois, et tous les militants viennent de l’entendre comme moi, la vraie raison derrière tout ça, c’est qu’il ne voulait pas que je sois président. Il l’a annoncé directement. Il voulait que ce soit sa femme. Mais il ne l’a jamais dit. Pascale Haiti, on lui a demandé plusieurs fois, elle ne l’a jamais dit non plus. Mais enfin voilà, il ne souhaitait pas que je reprenne son bébé, comme il l’appelle. Je peux tout à fait le comprendre. C’est notre président fondateur.
Voilà la vraie raison, en fin de compte. Maintenant, il va aller au tribunal pour contester. J’attends.
Je défendrai, pas moi, je défendrai le parti. Parce que tout ce qui a été fait aujourd’hui, et je suis quand même un peu juriste, j’ai respecté le statut à la lettre, le statut qu’il a écrit, le règlement intérieur. Bon, voilà, j’attends. Mais en tous les cas, c’est un peu triste. C’est un peu triste tout ce qui arrive. »

Après tout ça, envisagez-vous d’abandonner peut-être la présidence du parti, ou d’abandonner Gaston Flosse, comme l’ont fait tous les autres cadres du Tahoeraa Huiraatira ?
« Après l’élection, j’ai fait un discours. Je ne connaissais pas tout ce que je viens d’entendre. Et je ne change rien dans les propos que j’ai dit. J’ai demandé à tout le monde que je ne voulais pas entendre une seule fois des propos durs envers Gaston Flosse. Il mérite notre respect, il mérite notre reconnaissance. Après, comme chaque individu, on a des qualités et des défauts. Mais on lui doit du respect. Aujourd’hui, même après ce que je viens d’entendre, je ne lui en veux pas. Maintenant, je lui souhaite un repos paisible. Je ne vais pas abandonner. Le vote d’aujourd’hui m’oblige. J’ai une lourde responsabilité vers ceux qui ont patienté des heures pour voter, à bulletin secret, attendre le dépouillement. Franchement, j’ai été émerveillé de leur attitude. Je ne peux pas me défausser. Je vais tout faire pour mériter leur choix.
Et je dis à Gaston Flosse, ce soir, que je ferai tout pour qu’il soit fier de son parti et de son bébé, comme il l’appelle. »

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