Bruno Sandras tacle l’alliance Amui Tatou : « des plateformes de tripatouillage, ça n’a aucun intérêt »

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Invité de notre journal ce mercredi, le président du Amuitahiraa o te nunaa maohi Bruno Sandras en a profité pour régler ses comptes avec le couple Flosse, parti faire cavalier seul pour créer le Tahoe Tatou, et tenter de redonner un sens à la plateforme autonomiste Amui Tatou, lancée à la hâte avant les dernières élections législatives. Selon lui, la nouvelle gouvernance du Amuitahiraa peut le guider vers des victoires électorales aux municipales 2026.

Publié le 09/01/2025 à 11:31 - Mise à jour le 09/01/2025 à 11:31

Invité de notre journal ce mercredi, le président du Amuitahiraa o te nunaa maohi Bruno Sandras en a profité pour régler ses comptes avec le couple Flosse, parti faire cavalier seul pour créer le Tahoe Tatou, et tenter de redonner un sens à la plateforme autonomiste Amui Tatou, lancée à la hâte avant les dernières élections législatives. Selon lui, la nouvelle gouvernance du Amuitahiraa peut le guider vers des victoires électorales aux municipales 2026.

TNTV : Comment se porte votre parti aujourd’hui ?
Bruno Sandras, président du Amuitahiraa o te nuntaa maohi :
« Très bien, mais je ne vous dis pas cela comme posture d’autosatisfaction (…) Après le congrès, l’état dans lequel nous avons trouvé les locaux, j’ai dit que ça n’allait pas puisque tout a été « dévasté » financièrement, matériellement. Aujourd’hui, ça va bien. On a bien remonté la pente. On a commencé à homologuer des nouvelles fédérations, qui est l’ADN d’un parti politique, une implantation géographique la plus large possible à l’échelle du pays. On a innové en faisant venir des personnalités de la vie civile » .

TNTV : Vous n’êtes pas représentés dans l’hémicycle. Y a-t-il beaucoup d’adhérents qui ont suivi le couple Flosse au Tahoe Tatou ?
B.S : « En fait, on n’a jamais été représenté dans l’hémicycle, même si nous avons fait une alliance avec le Tapura Huiraatira au second tour des dernières élections territoriales. Mme Haiti-Flosse, qui a été élue, siège en tant que Tapura Huiraatira » .

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TNTV : Vous disiez, il y a quelque temps, avoir récupéré un parti dans un état financier catastrophique avec une dizaine de millions de factures impayées.
B.S : « Je confirme. Même si les anciens responsables disent que c’est faux, c’est même eux qui m’ont donné les factures. On est en train d’essayer de les régler petit à petit. Ce n’est pas facile, mais quand on est responsable et qu’on veut aller de l’avant, ça fait partie des choses qu’il faut régler » .

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TNTV : Vous avez eu de mauvaises surprises ?
B.S :
« De très mauvaises surprises » .

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TNTV : Parlons de Gaston Flosse. Vos relations se sont-elles apaisées depuis l’épisode du QG à Papeete ?
B.S : « Je n’ai plus de relations avec Gaston Flosse. Je ne pense pas qu’il ait envie d’en avoir avec moi. Quand j’ai entendu les propos de son épouse il y a quelques jours sur votre plateau, après avoir, 4 jours avant, annoncé des vœux d’amour, de solidarité, venir sur le plateau et dire des propos comme ceux-là, ça prouve donc que, si tant est qu’on puisse en parler un petit peu, c’est très dur d’obtenir une plateforme. Je sais de quoi je parle. Je fais partie de ceux qui ont contribué à la mise en place de cette plateforme. On l’a obtenue, mais maintenant, il faut la faire vivre (…) je peux vous affirmer qu’on ne m’a jamais appelé pour des rencontres. Peut-être qu’ils n’ont pas envie du Amuitahiraa. Il n’y a aucun problème. Je ne cours pas après eux (…) mais s’ils nous appellent, nous viendrons avec plaisir. Sauf que le président du Amuitahiraa a changé (…) Je ne négocie pas pour des intérêts personnels. Je ne négocie pas pour ma femme, pour qu’elle ait une place sur une liste. Je négocie pour les intérêts de mon parti » .

TNTV : Justement, c’est ce que vous avez dit dans vos vœux officiels. Il est fini le temps où les partis servaient les désirs d’une personne. Laquelle ?
B.S :
« Vous savez bien de qui je parle. Aujourd’hui, je pense que les électeurs attendent autre chose. Cette plateforme, on commence à en parler déjà maintenant, dans les médias, dans l’opinion publique. J’espère que la plateforme qu’on a mise en place pour les législatives n’était pas une plateforme d’opportunité, pour ne pas parler de plateforme d’opportunisme. Aujourd’hui, je me pose beaucoup de questions, parce qu’au lendemain des élections, plus de nouvelles de qui que ce soit. Et donc, les électeurs, il ne faut pas non plus les prendre pour ce qu’ils ne sont pas (…). Des tripatouillages ou des plateformes de tripatouillages d’opportunité, ça n’a aucun intérêt » .

TNTV : Il y a d’autres élections qui approchent à grands pas. Les municipales, en 2026, le 15 décembre, s’est tenue l’homologation de la première fédération du parti à Taiarapu Ouest. Vous venez d’en parler. C’est un passage obligé pour un parti.
B.S :
« Au mois de février, nous allons homologuer la fédération de Taiarapu Ouest. Ensuite, viendra Paea. Ensuite, Mahina et ainsi de suite. Et même dans les îles, parce qu’aux élections territoriales, qui est la préoccupation majeure des partis politiques, on présente une liste à l’échelle du Pays. Il y a huit sections, jusqu’aux Marquises, aux Australes, aux Gambiers… Il faut avoir des leaders, il faut avoir des structures pour ne pas être en difficulté pour trouver des personnes pour mettre sur la liste aux territoriales. Ça suppose un long travail en amont. Et nous avons commencé le travail » .

TNTV : Vous visez des communes en particulier ?
B.S :
« On n’a aucune commune. On a une dizaine d’élus municipaux, dont moi. Donc, on n’a rien à perdre. On a tout à gagner » .

TNTV : Comme des maires ?
B.S :
« Oui, nous avons des chances de gagner quelques communes (…) on s’organise pour cela. Ma vision des choses, c’est de dire à nos responsables dans les communes, vous connaissez mieux vos communes que moi. Je ne vais pas venir vous imposer quoi que ce soit au moment de la constitution des listes. Vous êtes libres. Prévenez-nous si vous voulez faire des alliances. Avec qui ? Comment ? Dans quelles conditions ? Ou alors, si vous voulez y aller tout seul. En tous les cas, ce n’est pas des élections d’un parti politique (…) j’ai été maire pendant 14 ans. Sur ma liste, il y avait tous les partis politiques. Et les électeurs aiment plutôt ça. Les élections territoriales, là, c’est les élections de listes de partis politiques » .

TNTV : On revient sur les communes que vous visez. On peut avoir une idée de quelles communes ?
B.S :
« Je ne vise aucune commune. Je ne me représenterai pas. J’ai été maire pendant 14 ans. J’ai été éloigné de la vie politique communale. Ensuite, je me suis représenté aux dernières élections. La population a donné sa réponse. Il ne faut pas s’entêter. Par contre, aujourd’hui, je suis conseiller municipal par le score que j’ai eu. Je suis très heureux. Je continue à connaître les dossiers de la commune (…) je veux, si je peux être utile, constituer une liste d’union communale entre les deux blocs Tavini-Tapura, à Papara, pour présenter une alternative crédible et sérieuse aux électeurs » .

TNTV : Et vous formez également vos membres au sujet qui touche la société.
B.S :
« Alors ça, c’est quelque chose de nouveau. Faire venir des personnalités de la vie civile. Sur des thèmes aussi divers que la protection sociale, la jeunesse face à la drogue, le droit polynésien avant l’arrivée du Code civil. Un professeur de droit va venir parler des notions de souveraineté, d’indépendance, d’autonomie. Autant de sujets qui ne sont pas de la politique politicienne pure (…). Il faut aussi que les personnalités de la société civile ne considèrent pas les partis politiques comme des espèces de tours spéciales où il se passe des choses. Ils sont chez eux » .

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