Le Tavini Huira’atira organisait ce mercredi une conférence de presse pour expliquer les raisons de sa mission en Azerbaïdjan. « Je sais qu’il y a beaucoup de questionnements, pas seulement chez les journalistes, mais dans la population aussi. C’est le moment de dire la vérité et toute la vérité là-dessus », a déclaré Vito Maamaatuaiahutapu.
« Nous avons toujours eu des contacts avec les ONG de par le monde (…) je me suis déplacé 13 fois au Japon », justifie celui qui a conduit la délégation du parti bleu dans l’ancienne république soviétique. L’ONG en question, le Groupe d’Initiative de Bakou, a été créée lors d’une conférence en juillet 2023 en Azerbaïdjan. Ce groupe vise à soutenir les mouvements anticoloniaux contre la France.
« Nous, on voit l’opportunité de rencontrer d’autres nations. »
« Ce n’est pas nous qui soutenons l’Azerbaïdjan, ce sont eux qui nous soutiennent. (…) On sait très bien qu’il y a des problèmes entre la France et l’Azerbaïdjan, mais c’est leur problème. On ne veut pas rentrer dedans. Ils n’ont qu’à s’arranger entre eux. (…) Nous, on voit l’opportunité de rencontrer d’autres nations. »
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Selon un classement de l’association indépendante internationale non gouvernementale ILGA Europe, l’Azerbaïdjan est l’un des pays où les droits de la communauté LGBTQI+ sont les moins respectés. Le représentant Cliff Loussan, membre de la communauté LGBTQI+, admet être allé en Azerbaïdjan « avec des appréhensions ». « Je me voyais déjà partir en prison, rossé dans la rue et comme vous le voyez, je suis là (…) J’ai même posé la question dans la rue (…) Après, je ne nie pas ce qui s’est passé avant. Les pays musulmans n’ont pas le monopole de l’homophobie ».
Pour le Tavini, les informations sur l’Azerbaïdjan sont erronées. « Faites attention aux mots », prévient Vito Maamaatuaiahutapu. « Je crois vous avoir déjà appelé le 4e pouvoir. Il y a 300 000 oreilles qui vous écoutent ». À propos des médias justement, lorsqu’un journaliste pose la question de la liberté de la presse dans ce pays, Heinui Le Caill admet que la plupart des médias sont « des médias de l’État ». « Je reste sur ce que j’ai pu voir. J’ai participé à des émissions sur la télé d’État. Ils viennent d’un monde soviétique. Ils disent vouloir sortir du moule. (…) Ce n’est pas parce que j’ai visité que je cautionne (…) la situation des journalistes. »
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Selon l’ONG Reporters Sans Frontières, « la législation est devenue de plus en plus répressive envers les médias ces 20 dernières années. La loi “sur les médias” entrée en vigueur en février 2022 légalise la censure. Plusieurs lois régissant le secteur vont à l’encontre des engagements internationaux du pays sur la liberté de la presse et la liberté d’expression. Par ailleurs, toute critique du gouvernement par des utilisateurs de réseaux sociaux comme Facebook ou YouTube peut être sévèrement punie. »
En décembre dernier, la chercheuse Natalia Nozadze, chez Amnesty international, dénonçait à la suite de l’arrestation de Teymur Karimov, directeur de la chaîne d’information indépendante Kanal-11, « une série inquiétante d’accusations fallacieuses portées contre des journalistes et d’autres voix critiques en Azerbaïdjan. Nous assistons à une répression croissante contre les médias indépendants, qui a commencé avec l’arrestation des dirigeants des médias indépendants Abzas et Kanal 13 fin novembre« .
« Le Tavini Huira’atira prône l’accession à la souveraineté par la non-violence » a néanmoins précisé Vito Maamaatuaiahutapu. L’objectif du Tavini, a-t-il fini par reconnaître, est « d’obtenir un siège d’observateur » aux Nations Unies afin de discuter avec les « 123 pays indépendants ». Même s’il faut pour cela discuter avec un pays aux valeurs très éloignées de celles du Tavini, qui s’exprime devant Nelson Mandela et la Statue de la Liberté lors de ses conférences de presse.
Pendant ce temps, en métropole, la sénatrice Union Centriste de la Polynésie Lana Tetuanui a interpelé le gouvernement, dénonçant le « laisser faire » de Paris face aux ingérences étrangères dans le Pacifique.