TNTV : Il y a tout un travail à faire pour maîtriser son image publique, adapter son discours aux téléspectateurs mais aussi à ses adversaires. C’est un exercice auquel se plient tous les candidats, y compris les suppliants. Vous, comment vous êtes-vous préparé ?
Tevahitua Bordes, suppléant de Steve Chailloux sur la 2e circonscription : « Oui exactement, ça a été une campagne très courte. Les conditions de cette campagne font qu’on a dû s’adapter et privilégier les réseaux sociaux plutôt que les meetings comme ça se fait classiquement dans une campagne électorale » .
TNTV : En termes de communication, pensez-vous qu’il y a eu des loupés au sein du Tavini Huiraatira ?
T.B : « Non, pas des loupés, mais bien sûr on peut toujours faire mieux » .
Lors de cette campagne, sur les différents plateaux, les deux candidats en lice dans la deuxième circonscription tombaient souvent d’accord. Qu’est-ce qui les distingue concrètement ?
T.B : « Ce qui distingue Nicole Sanquer et Steve Chailloux, c’est que tout simplement l’idéologie et la volonté ne sont pas les mêmes » .
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TNTV : Vous-même, c’est votre premier plateau télévisé en tant que suppléant, jeune suppléant puisque vous avez 25 ans. La communication, on vient de le dire, est majeure dans une campagne électorale. Vous maîtrisez le français, le tahitien et même l’anglais. C’est en partie pour cela que vous avez été désigné suppléant ?
T.B : « Oui, en partie pour cela, mais surtout parce que je suis tout d’abord un militant du Tavini Huiraatira. J’ai commencé comme ça et je pense aussi que mon affinité avec les questions de langue et d’identité ont fait que Steve Chailloux a bien voulu porter son choix sur moi, entre autres » .
TNTV : Est-ce que vous pouvez nous en dire davantage sur votre engagement au sein du Tavini Huiraatira ?
T.B : « Oui, bien sûr. D’un point de vue familial, je suis issu d’une famille indépendantiste, mais j’ai une trajectoire qui a fait que ce background familial, finalement, coïncide avec mes convictions propres. J’ai été membre de plusieurs associations dans le domaine de la culture du pays et j’ai également fait une licence de Reo Maohi. Je n’ai pas terminé mon master d’anthropologie, mais je travaille dessus » .
TNTV : Et pourquoi vous êtes-vous engagé en politique ?
T.B : « Parce que je pense qu’il y a l’amour de son pays, l’amour de son peuple. Et je pense qu’arriver à un certain stade dans la vie de quelqu’un qui veut faire changer les choses, je pense que le domaine de la politique s’impose tout naturellement » .
TNTV : C’est un domaine qui ne vous effraie pas trop ?
T.B : « Si, c’est effrayant de vous parler, de parler devant les Polynésiens comme ça. C’est un exercice auquel on n’est pas habitué. Mais après, on met peut-être la peur de côté, on prend son courage à deux mains et on y va » .
TNTV : Durant cette campagne, on vous a beaucoup vu sur le terrain. Que ressortir des échanges que vous avez eus avec la population ?
T.B : « Les échanges avec la population, c’est vrai que la plupart du temps, les gens ne savent pas vraiment ce qu’est le rôle du député. On a ce travail de pédagogie avec eux, on essaie d’expliquer quelles sont les compétences pour ne pas mélanger ce qui appartient au Pays et ce qui appartient au rôle du député. Donc par exemple, la population nous parle des questions de logement, des questions de maladie également avec le carnet rouge, beaucoup de sujets » .
TNTV : Vous êtes également parti chercher les abstentionnistes, ceux qui ne sont pas venus voter au premier tour ?
T.B : « Oui, alors c’est vrai que ça, c’est un peu une coutume du Tavini Huiraatira de ne pas venir voter au premier tour. Mais j’ai confiance en ce travail que nous faisons sur le terrain, j’ai confiance en le fait que les gens vont venir voter au deuxième tour » .