Mise à jour à 12 h 30 : Eric Minardi a finalement annoncé retirer son soutien à AHIP, après que Nicole Sanquer a annoncé avoir trouvé un accord avec le Tapura Huiraatira et partir seule sur la 2e circonscription.
TNTV : Avec plus de 31% des suffrages exprimés, le RN est sorti grand victorieux des élections européennes à l’échelle nationale. Un échec cuisant pour Emmanuel Macron qui a redistribué les cartes avec la dissolution de l’Assemblée nationale. Conséquence, un retour aux urnes express pour élire les députés. Que pensez-vous de ce coup de théâtre ?
Eric Minardi, président du Te Nati Rassemblement national polynésien : « Je voudrais juste, d’abord, remercier tous les électeurs qui se sont déplacés pour aller voter pour nous aux Européennes. Je voudrais aussi remercier tous les Tavana et toutes nos équipes. Les Tavana qui nous ont soutenus et nos équipes qui nous ont aidés à cette élection. Et donc, nous avons gagné dans une dizaine de communes. Donc voilà, merci. Ensuite, je voudrais aussi féliciter Moerani Frebault qui a fait une bonne campagne.
En ce qui concerne maintenant la victoire du RN, qui n’est pas finie d’ailleurs parce qu’au législatif, on annonce 35% de votants. Je ne pensais jamais que de mon vivant, je verrais une telle victoire de mon parti dans lequel je suis depuis de nombreuses années. »
Et un commentaire sur le choix d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée ?
« Emmanuel Macron, c’est un enfant gâté qui a fait un caprice. Sauf qu’actuellement, il ne faut pas oublier que la Calédonie est à feu et à sang, qu’il y a aujourd’hui les Jeux olympiques qui se préparent en France en pleine période électorale. Je crois qu’Emmanuel Macron a fait une grosse erreur.
Il va le payer très cher. »
À l’échelle locale, les autonomistes du Tāvini huiraʻatira doivent encore préciser leur position. Vous n’entrez pas dans la course, mais vous apportez votre soutien à un parti.
« Tout d’abord, étant donné que les délais sont très courts et que je dois partir à Bruxelles, -il était prévu que je parte ce week-end, je serai beaucoup plus efficace à Paris lorsque Jordan Bardella sera Premier ministre et que nous aurons un ministre de l’Outre-mer RN, que de rester ici. Donc oui, nous apportons notre soutien à A Here Ia Porinetia (AHIP) car ils nous ont soutenus à la présidentielle de 2022, ils nous ont apporté des parrainages. On les a aidés aux Territoriales. Et là, ils nous ont bien aidés pour les Européennes. Donc j’estime tout à fait normal d’apporter notre soutien. Et j’appelle donc nos électeurs à voter pour AHIP pour ces élections législatives. Bien entendu, si AHIP ne fusionne pas avec d’autres listes et qu’il n’y a pas, disons, une combinaison dont Édouard (Fritch, Ndlr) a le secret.«
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Et pourquoi ne pas appeler à voter pour les autres partis autonomistes ?
« Parce qu’on ne votera jamais pour Macron et pour les macronistes, et qu’ils ont appelé à voter pour Macron. Et nous, nous sommes, disons, des opposants à ce mouvement qui trahit la France, qui trahit les Français et qui, aujourd’hui, nous amène dans l’impasse.
Jordan Bardella, vous venez de le dire, deviendra sans doute Premier ministre en cas de victoire du RN, allié aux Républicains. Que pensez-vous de l’alliance du RN avec une partie des Républicains ?
« Au niveau des LR, quand on voit leur programme, 95%, c’est le nôtre. Donc il est tout à fait légitime que nous nous associons et que nous travaillons ensemble avec les LR, bien entendu.
Mais c’est une alliance qui a mis le feu chez les Républicains, avec l’initiative cavalière d’Éric Ciotti dont la démission est demandée par les ténors du parti.
« Les ténors du parti, depuis qu’Éric Ciotti a pris la présidence, ils n’arrêtent pas de lui savonner la planche. Donc ces ténors-là, de toute façon, vous savez, ils disparaîtront comme d’autres ont disparu. Et je pense que la France a énormément besoin qu’on se regroupe et qu’on travaille ensemble. »
Si le RN passe, seriez-vous prêt à accepter un poste de secrétaire d’État chargé des Outre-mer, par exemple ?
« Là, franchement, je vais partir à Paris, justement, pour cela. Et on verra le 7 juillet, déjà, comment on va pouvoir travailler. Mais bon, bien entendu, je ferai partie des équipes Outre-mer. »
Et vous seriez prêt à accepter le poste de secrétaire d’État ?
« Je ne sais pas encore. Je ne sais même pas si on va me le proposer. Mais je ne sais pas encore, parce que j’aime vivre en Polynésie… Si je suis secrétaire d’État, bien entendu, j’accepterai. »
Vous allez manifester votre intérêt en tout cas pour le poste ?
« Vous savez, je connais tellement bien le parti, et Jordan et Marine, que nous en parlerons lorsque nous aurons gagné. Pour l’instant, ce n’est pas encore le cas. »