Le Président de la République a reconnu les conséquences des essais, leur impact, et annoncé la création d’un institut d’archives, d’informations et de documentation sur le nucléaire. Le décret d’application pour préciser la notion de risque négligeable pour certaines catégories de victimes sera modifié et le traitement des demandes d’indemnisations des victimes des essais nucléaires, revu.
François Hollande a également déclaré que 700 millions de Fcfp seraient octroyés au service oncologie de l’hôpital du Taaone pour son développement.Trois médecins seront affectés à ce service.
Enfin, la dotation globale d’autonomie sera ramenée à 10,8 milliards de Fcfp dès l’an prochain. Un montant qui ne changera pas, et qui sera « sanctuarisé » dans le statut du Pays.
Ce point, qui venait clore son discours a été très applaudi par le millier d’invités, élus en tête.
Extraits :
« Cette contribution, celle que vous avez apporté à travers les essais nucléaires, je veux la reconnaître solenellement aujourd’hui devant vous. Je reconnais que les essais nucléaires menés entre 1966 et 1996 en Polynésie française ont eu un impact environnemental, provoqué des conséquences sanitaires, et entraîné des bouleversements sociaux lorsque les essais eux même ont cessé. »
« Je voulais aussi que nous puissions, à l’occasion de cette visite, tourner la page du nucléaire. Je connais les revendications des associations des victimes, qui sont portées par les élus polynésiens.
Je veux y répondre.
Il sera crée, avec le pays, un institut d’archives, d’information et de documentation en Polynésie française afin que la jeunesse n’oublie pas cette période de notre histoire commune.
Ensuite : le traitement des demandes d’indemnisations des victimes des essais nucléaires sera revu. Il y a eui des avancées : la loi du 5 janvier 2010. La création d’un comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Mais quand on fait le constat : seule une vingtaine de dossiers ont donné lieu à des indemnisations.
J’ai donc décidé de modifier le décret d’application pour préciser la notion de risque négligeable pour certaines catégories de victimes, lorsqu’il est démontré que les mesures de surveillance indispensables n’avaient pas été mises en place.
Ainsi : cette comission indépendante pourra-t-elle accéder ou faire accéder à l’indemnisation de nouvelles victimes.
Enfin, l’Etat accompagnera le développement du service d’oncologie du centre hospitalier de Tahiti, avec un apport de 700 millions de francs Pacifiques, et la mise à disposition de trois médecins.
Enfin, si je veux aborder le sujet financier, il y a la question de la réparation. La DGA sera sanctuarisée dans le statut de la Polynésie française, et son niveau sera rétabli dès 2017 à plus de 90 millions d’euros.
(10 milliards 800 millions de francs)
Je veux aussi aller plus loin. Au-delà de ces sommes, parce-que tout ne se résume pas à des financements. Les conséquences environnementales des essais devront également être traitées. Et l’Etat achèvera le démentèlement des installations et la dépollution de Hao en recourant aux techniques les plus modernes.
Quant aux atolls de Moruroa et de Fangataufa, ils feront l’objet d’une vigilance méticuleuse. Un service de surveillance 24 heures sur 24 sera mis en place, et des missions destinées à mesurer les conséquences radiologiques sur les atolls et les lagons seront poursuivies et amplifiées. »
Le discours du Président de la République François Hollande à la Présidence