Gérald Darmanin : « C’est grâce à la Polynésie et à la Calédonie que la France est restée la France »

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Au terme de quatre jours de mission, aux côtés des ministres délégué aux outre-mer et aux sports, l’actuel numéro 3 du gouvernement Borne, Gérald Darmanin, a accordé une interview commune à TNTV et Polynésie la 1ère, samedi soir. Avant de s’envoler pour Paris, le ministre de l’Intérieur est revenu sur les temps forts de cette visite, et les attentes, des Polynésiens. Sécurité intérieure, relations État-Pays, réforme du statut, ou encore nucléaire, Gérald Darmanin a exprimé la position de Paris sur des questions majeures. À quelques jours de sa rentrée politique, et après une séquence aux Marquises dans les traces d'Emmanuel Macron il y a deux ans, le ministre a aussi évoqué la présidentielle de 2027.

Publié le 20/08/2023 à 14:15 - Mise à jour le 20/08/2023 à 15:00

Au terme de quatre jours de mission, aux côtés des ministres délégué aux outre-mer et aux sports, l’actuel numéro 3 du gouvernement Borne, Gérald Darmanin, a accordé une interview commune à TNTV et Polynésie la 1ère, samedi soir. Avant de s’envoler pour Paris, le ministre de l’Intérieur est revenu sur les temps forts de cette visite, et les attentes, des Polynésiens. Sécurité intérieure, relations État-Pays, réforme du statut, ou encore nucléaire, Gérald Darmanin a exprimé la position de Paris sur des questions majeures. À quelques jours de sa rentrée politique, et après une séquence aux Marquises dans les traces d'Emmanuel Macron il y a deux ans, le ministre a aussi évoqué la présidentielle de 2027.

La Polynésie « très en retard » sur le nombre de caméras de vidéoprotection

Lucile Guichet, Polynésie la 1ère : Cette semaine, vous avez annoncé les moyens qui seront déployés à l’occasion des Jeux Olympiques de Surf en 2024, ainsi que la création de deux nouvelles brigades de gendarmerie. Pas de renforts en revanche en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, alors que la Polynésie est sur la route du trafic dans le Pacifique Sud. Comment lutter contre, sur un territoire étendu comme l’Europe ?

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer : « La Polynésie française est le territoire le plus sûr de l’ensemble des Outre-mer et de l’ensemble de la République française. C’est là où il y a le moins de délinquance de voie publique, le moins de crimes, le moins d’attaque contre les personnes, les biens, les logements…Il y a trois problèmes cependant : les violences intrafamiliales, les violences faites aux femmes qui sont très importantes ici, d’où la nouvelle brigade de gendarmerie que nous allons installer ici, qui sera spécialisée dans les violences faites aux femmes. Le deuxième sujet est celui de la sécurité routière, avec plus de morts sur les routes qu’ailleurs, et enfin la drogue avec l’ice et le cannabis. Il y a des renforcements de moyens : ces deux brigades représentent 20 gendarmes de plus […] 4 chiens ont été formés pour la gendarmerie et la douane, et arrivent pour lutter contre l’ice […] Nous ferons un travail avec les douaniers, qui dépendent d’un autre ministère (de l’Économie, ndlr), pour pouvoir renforcer la lutte au sein de l’OFAST (Office Anti-Stupéfiants). Au mois de septembre, j’aurai l’occasion d’annoncer des renforts en effectifs et en moyens, pour qu’en Polynésie comme ailleurs, on lutte contre le trafic de drogue » .

Esther Cuneo, TNTV : Contre le trafic de drogue et l’insécurité routière, vous proposez aussi les caméras de surveillance. À la Presqu’Île, vous avez rappelé que les communes peuvent faire appel au financement de l’État. Pensez-vous que la vidéosurveillance peut régler les problèmes de trafic de drogue ou d’accidents de la route ?

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Gérald Darmanin : « Oui, parce que quand on a des caméras de surveillance, cela aide les enquêteurs à retrouver les auteurs, connaître les modes opératoires. Cela aide le procureur de la République, le parquet et les juges pour avoir les preuves et pouvoir condamner les personnes […] Quand on a des visages, des plaques d’immatriculation, des logements, des habitudes, on peut avoir davantage de preuves par les caméras. La Polynésie est très en retard pour le nombre de caméras de vidéoprotection, parce que la sécurité est plus forte qu’ailleurs, et bien que j’ai annoncé que les maires pouvaient récupérer de l’argent de l’État pour mettre ces caméras […] On a eu aucun dossier demandé ici » .

Le nombre de policiers et gendarmes réservistes « doublé »

Polynésie la 1ère : Les gendarmes, policier et plus globalement les fonctionnaires d’État Polynésiens demandent à ce que leur retour en Polynésie soit facilité. C’est un « traitement injuste » , selon les mots du ministre de l’Éducation Ronny Teriipaia cette semaine. Quelle valeur ont les CIMM (Centres des intérêts matériels et moraux) ?

Gérald Darmanin : « C’est un discours un peu démagogique. J’ai regardé pour les policiers : plus de 95% des policiers qui sont ici sont Polynésiens. On ne peut pas faire en sorte que tous les Polynésiens qui servent en métropole ou en Outre-mer puissent revenir en Polynésie, il faudrait créer des centaines de postes, puisque beaucoup de gendarmes et de policiers sont Polynésiens. Il y a une priorité (pour leur retour, ndlr), je ne vois pas ce que l’on peut faire de plus […] Pour les gendarmes, plus de 50% sont Polynésiens, un chiffre qui n’est atteint dans aucun autre Outre-mer, donc le procès qui est fait à l’État est un mauvais procès » .

TNTV : Il n’y a pas beaucoup de Polynésiens à des postes de haut rang. Vous venez d’installer le directeur adjoint de la police nationale qui devrait à terme remplacer Mario Banner, premier Polynésien nommé à ce poste et le seul à la tête d’un service d’État. Le retour d’un métropolitain à ce poste ne peut-il pas être perçu comme un retour en arrière ?

Gérald Darmanin : « Non, je ne le crois pas. Ce qui m’intéresse, c’est la compétence et l’efficacité du service. On sait qu’il y a eu des problèmes au sein de la police nationale, et le chef de la police nationale que je suis doit prendre des décisions qui ne sont pas démagogiques […] Vous avez raison, il n’y a pas assez de Polynésiens de manière générale qui sont dans des postes à responsabilité, ici ou sur l’ensemble du territoire national. J’ai demandé au Haut-Commissaire de pouvoir repérer les meilleurs cadres et les amener vers les postes d’officiers et commissaires de police. Deuxièmement, nous avons augmenté les crédits de la réserve, c’est-à-dire des civils qui peuvent rentrer dans la police ou la gendarmerie en plus de leur travail. Nous allons doubler le nombre de policiers et de gendarmes qui peuvent être réservistes » .

Processus d’indépendance : « Ce qui compte, c’est l’efficacité de ce que nous faisons »

TNTV : Vous étiez en Nouvelle-Calédonie avec Emmanuel Macron il y a 3 semaines. Le président de la République a annoncé une réforme constitutionnelle pour la Nouvelle-Calédonie. La Polynésie veut prendre le train en marche. Peut-on imaginer que l’État accorde à la Polynésie plus de compétences, voire des compétences régaliennes ?

Gérald Darmanin : « Il y a une demande institutionnelle de la part du nouvel exécutif élu par les Polynésiens […] La modification constitutionnelle n’est pas encore claire, il n’y a pas eu de délibération votée par l’Assemblée de la Polynésie française, mais elle sera entendue. Il appartiendra au Président de la République d’écouter ces demandes, c’est lui qui peut demander la modification de la Constitution […] Nous sommes à l’écoute des demandes de modification du président Brotherson, mais qui ne peuvent pas être les mêmes que celles de la Nouvelle-Calédonie, qui correspondent à 20 ans de processus politique qui a abouti sur le choix de rester française » .

TNTV : Vous avez dit l’ « économie d’abord, l’indépendance après » , la formule a fait réagir le leader du Tavini qui vous reproche de voiloir reproduire le schéma calédonien, avec une série d’accords qui s’éternisent. Que lui répondez-vous ?

Gérald Darmanin : « Ce qui compte pour les Polynésiens, c’est l’efficacité de ce que nous faisons. Ont-ils accès à l’école, à la santé, à l’emploi…C’est cela qui compte, ce ne sont pas les discussions institutionnelles qui font plaisir aux élus mais pas toujours plaisir à la population. Si en revanche, le président Brotherson et son exécutif, qui a la légitimité, pense et nous démontre que c’est par des changements institutionnels que l’on sera plus efficace pour les Polynésiens, je dis ‘chiche’  » .

« Il n’y a pas à décoloniser le Pays […] Ce sont les Polynésiens qui dirigent la vie polynésienne »

Polynésie la 1ère : Quelle sera la position de la France lors de la 4ème Commission à l’ONU en octobre prochain ? Est-ce que ce sera encore la politique de la chaise vide ?

Gérald Darmanin : « Je suis un élu local, je respecte toutes les identités. Il peut y avoir dans l’attitude de la France, durant les années précédentes, une forme de ce qui a pu apparaître comme un mépris, ce qui n’est pas le cas […] Je suis le seul ministre en charge du dossier à avoir défendu à l’ONU le dossier calédonien, je n’ai pas peur d’aller à l’ONU pour dire tout ce que la France fait de positif pour les territoires ultramarins […] C’est au président de la République de décider de la position de la France aux Nations Unies. J’ai bien entendu la demande du président Brotherson qu’en octobre prochain nous puissions discuter du dossier de la Polynésie française au C24. L’échange que j’aurai avec le président de la République en décidera, lundi ou mardi […] Il y a beaucoup de choses à dire si je devais aller au C24 pour parler de la Polynésie. Il n’y a pas à décoloniser le Pays. Qui préside? Des indépendantistes, à la fois l’Assemblée et le gouvernement. Qui sont les trois députés . Trois indépendantistes […] M. Temaru peut m’insulter s’il le souhaite, aujourd’hui, ce sont les Polynésiens qui dirigent la vie Polynésienne […] » .

Nucléaire : « Nous ne cachons pas la poussière sous le tapis »

Polynésie la 1ère : Lors de sa dernière visite officielle en 2021, le président de la République avec reconnu que la France avait « une dette » envers la Polynésie. Ce qu’attendent les associations d’anciens travailleurs, ce sont des excuses. N’est-il pas temps d’apaiser cette page de l’histoire ?

Gérald Darmanin : « Nous devons continuer, avec le ministre des Armées (Sébastien Lecornu, ndlr), avec le centre de mémoire, l’accompagnement que souhaient les Polynésiens. Tous les engagements pris il y a deux ans sont tenus. L’État français met des moyens pour reconnaître ses fautes et sa dette. Concernant la compensation que l’on doit avoir avec la caisse d’assurance maladie. Le président Brotherson, dans son discours de politique générale, a demandé une mission de l’État français, elle sera envoyée ici. Est-ce qu’il y a des cancers intergénérationnels ? Des études sont faites par des Américains au Japon. S’il y en a, il faudra prendre nos responsabilités. Enfin, est-ce que les gens ont des compensations financières ? Oui, tout ceux qui sont reconnus par leur dossier. Du porte à porte est fait par les fonctionnaires de l’État française, par des Polynésiens qui travaillent au Haut-Commissariat […] Laissons se terminer cette période d’ ‘aller vers » les gens […] Nous ne cachons pas la poussière sous le tapis, nous sommes prêts à regarder l’étendue des difficultés très fortes que vivent une partie de la population Polynésienne » .

TNTV : La prise en charge des maladies radio-induites est estimée à 100 milliards de Fcfp. Ce chiffre qui émane de la CPS est repris par le Tavini, mais l’État ne le partage pas. Pourquoi ?

Gérald Darmanin : « Il y a des questions de financement de la sécurité sociale ici. Il ne faudrait pas non plus que l’on puisse gonfler des chiffres pour pouvoir compenser d’autres sujets qui sont ceux de l’autonomie de discussion budgétaire et fiscale, qu’il ne m’appartient pas de commenter. La méthode de M. Brotherson est la bonne. Objectivons : combien de personnes, qu’est-ce qui est constaté scientifiquement, comment et combien doit-on compenser. Sur cette base, le gouvernement de la République française s’engagera […] Ce dossier ne sera jamais vraiment derrière nous, parce qu’il touche les Polynésiens dans leur chair et dans leur coeur » […].

« Ce qui compte pour les nouvelles générations, c’est de ne pas oublier le passé et de regarder l’avenir. Ce que j’ai vu, ce sont des agriculteurs qui veulent du foncier pour pouvoir vivre de l’autonomie alimentaire du Pays. Aujourd’hui, vous ne produisez que 35% de votre alimentation. C’est trop peu. C’est aussi la lutte contre le réchauffement climatique, l’accès à la santé, et la position de monopole. La vie chère en Polynésie, ça ne peut pas être qu’une donnée fataliste. J’entends M. Brotherson quand il nous invite à lutter contre les monopoles économiques […] Quand il y a des monopoles, il y a des prix très élevés, et ce sont les Polynésiens du quotidien qui n’arrivent pas à s’en sortir » .

Lire aussi – Gérald Darmanin annonce une mission de lutte contre les monopoles économiques en Polynésie

Polynésie la 1ère : Vous aviez mis en garde les Polynésiens contre la Chine. Hier, le président du Tavini l’a au contraire défendue. Aujourd’hui, que craignez-vous de ce Pays ?

Gérald Darmanin : « Nous n’avons pas le même régime. Nous sommes une démocratie, nous avons des élections libres et disputées, les femmes sont les égales des hommes, tout le monde peut écrire ce qu’il souhaite sur Internet sans être censuré. Nous avons une certaine conception des droits de l’homme et de la liberté […] Ceux qui demanderaient l’indépendance quitteraient la France pour aller vers de telles puissances ? C’est assez caricatural. Par ses valeurs, la France protège la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française […] Quand il y a eu le Covid, fallait-il être davantage français ou dépendre d’une autre puissance asiatique ? […] Quand il y a le réchauffement climatique, faut-il aller vers une industrie qui se moque du reste du monde ? Quand il y a une prédation économique, elle emporte tout, et c’est la liberté des peuples qui est touchée. Il faut se méfier des grands voisins qui sont très impérialistes, ont un gros chéquier, mais n’ont pas les mêmes valeurs et droits de l’homme que nous » .

TNTV : La Calédonie et la Polynésie ont basculé depuis peu dans le camp indépendantiste. La présence française n’est-elle pas remise en question par les choix exprimés dans ces deux territoire ?

Gérald Darmanin : « Ce n’est pas la première fois qu’il y a un gouvernement indépendantiste en Polynésie française. Beaucoup de problèmes que nous vivons ici sont la conséquence de plusieurs gouvernements, qu’ils soient autonomistes ou indépendantistes. À l’époque, il me semble que M. Temaru n’a pas demandé l’indépendance. La lutte contre les monopoles n’a pas été réglée, l’accès aux transports non plus. Certains maires des Tuamotu et des Marquises nous disent ‘Attention, il y a trop de pouvoir à Papeete’ . […] Ce qui est important aujourd’hui, ce n’est pas de savoir si les gens sont du Tavini ou du Tapura, c’est que fait-on pour les Polynésiens. Si demain, ils souhaitaient avoir plus de pouvoir et d’indépendance, notre travail et de les aider à être plus autonomes économiquement, dans l’alimentation […].

TNTV : C’est grâce à la Polynésie et à la Calédonie que la France a des intérêts souverains dans le Pacifique.

Gérald Darmanin : « C’est tout à fait vrai. C’est grâce à la Polynésie et à la Calédonie que la France est restée la France. Ce sont des territoires qui ont choisi le général De Gaulle en 1940 avant tout le monde, qui ont envoyé des soldats mourir pour une terre qui était très lointaine de chez eux. Pour la Polynésie, c’est quasiment 50% de notre ZEE , notre mer. C’est grâce aux intérêts stratégiques que ces territoires donnent à la France que la France est une grande puissance. Mais l’inverse est vraie, c’est parce qu’il y a la France en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie que nous sommes libres, démocratiquement indépendants ou que les gens peuvent dire ce qu’ils souhaitent, vivent dans un Pays où on les soigne et les éduque gratuitement » […].

TNTV : Un rapport du Sénat a pointé du doigt une présence militaire plutôt éclatée dans la région du Pacifique, des capacités de transports et de surveillance limitées, notamment en Polynésie. Si un conflit devait éclater dans la région la France aurait-elle les capacités tactiques de protéger ces territoires ?

Gérald Darmanin : « Désormais c’est le cas. Le ministre Lecornu a fait voter une loi de programmation militaire extrêmement importante (1500 milliards de Fcfp de budget militaire pour l’Asie Pacifique, ndlr).[…] En Polynésie, les militaires jouent un rôle extrêmement important en protégeant la zone de pêche. S’il n’y avait pas l’armée française, des bateaux chinois, chiliens viendraient par exemple pêcher le thon dans nos eaux […] Indépendamment de cela, le renforcement des moyens militaires de la France ici est important pour protéger la Polynésie et avoir des capacités de projection, y compris en cas de calamité cyclonique, par exemple » .

Marine Le Pen présidente de la République, un « désastre » à éviter

Polynésie la 1ère : À titre personnel et pour terminer, vous avez dit qu’il fallait déjà penser à 2027. Cela veut-il dire que vous vous positionnez dès aujourd’hui comme candidat pour la présidentielle ?

Gérald Darmanin : « Non, pas du tout. Cela veut dire qu’en temps que citoyen engagé, je m’inquiète pour mon Pays. Tout le monde peut l’être, parce que les difficultés du monde sont énormes […] Je suis un enfant du peuple. Ma maman est femme de ménage, mon père tenait un bar, mon grand-père était un tirailleur algérien. Je suis d’une famille très modeste, qui aime la France et qui aime la politique au sens où elle peut améliorer la vie des gens. Même si je suis un élu local, on voit qu’il y a des gens qui se séparent de la classe politique traditionnelle. Mon travail est d’alerter le plus possible les médias, les penseurs, les intellectuels, la population […] sinon ce sera Mme Le Pen, et ce serait un désastre, qui serait élue présidente de la République. Pour le reste, je suis ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, je ne pense pas à autre chose qu’essayer d’être le meilleur à ma place […] Il y a une inquiétude forte des Français, qui sont peut-être prêts à aller tenter une aventure extrémiste parce qu’ils en ont marre […] Moi qui ne suis pas quelqu’un qui a fait de grandes écoles et ne suis pas né d’une grande famille, je comprends cette colère, et je veux alerter. En ce sens je veux peser pour dire qu’il faut faire plus pour le peuple, et peut-être un peu moins pour ceux qui sont protégés » .

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