Justin Arapari est décédé ce mercredi des suites d’une longue maladie rapportent nos confrères de La Dépêche de Tahiti.
Né en 1947 à Mahaena, il a débuté sa carrière politique dans sa commune en devenant premier maire délégué en 1972.
C’est dix ans plus tard, remarqué par Gaston Flosse, qu’il adhère au Tahoera’a huiraatira. En 1984, il est secrétaire général adjoint du parti, aux côtés de Roland Garrigou ; et quatre ans plus tard, en devient le secrétaire général, raconte l’historien Jean-Marc Regnault. De retour à Tahiti, il s’occupe des informations à Radio Maohi en 1986. Il en devint le directeur.
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En 1996, après la victoire du Tahoera’a, il devient président de l’assemblée de la Polynésie française, élu par 23 voix contre 11 à Tamara Bopp du Pont. Il resta cinq ans président de cette institution.
Justin Arapari a connu des démêlés judiciaires. Il fut accusé d’abus de biens sociaux et d’ingérence dans ses activités de directeur de la SETIL. Sa condamnation fut confirmée par la Cour d’appel de Papeete : 8 mois de prison avec sursis et 3 millions de Fcfp d’amende. Il fut mis en examen également dans le cadre de ses fonctions à l’OPT pour prise illégale d’intérêts en septembre 1999. En novembre 2003, il fut jugé pour favoritisme lors des travaux d’agrandissement de l’APF.
Entré en conflit avec Gaston Flosse, il lança en mars 2001 une liste dissidente du Tahoera’a. Il fondit également un nouveau parti, Manahune.
En octobre 2004, après la motion de censure qui renversa le premier gouvernement Temaru, Justin Arapari se présenta devant l’assemblée pour briguer le poste de président de la Polynésie contre Gaston Flosse et Oscar Temaru.
Le message de condoléances du président Edouard Fritch
Le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, a appris avec beaucoup de peine le décès brutal d’un grand ami, Justin Arapari.
Justin Arapari était un des collaborateurs du président Fritch, qui l’appréciait pour son grand sens politique. Il maîtrisait parfaitement la langue tahitienne. Doté d’une grande expérience politique et fin connaisseur de l’esprit et de l’âme polynésienne, Justin Arapari avait également une très bonne connaissance de l’histoire politique de ces 35 dernières années.
Ayant tout d’abord œuvré en tant que pasteur au sein de l’Eglise protestante, Justin Arapari est entré en politique en 1981, a été élu conseiller territorial en 1991 et est parvenu jusqu’aux fonctions de président de l’Assemblée de la Polynésie française en 1996, durant une mandature, dans les rangs du Tahoeraa huiraatira. Malgré ses divergences avec le Tahoeraa dès 2001, Justin Arapari a toujours gardé une profonde amitié et un grand respect à l’égard d’Edouard Fritch qui reconnaissait, par ailleurs, son grand sens politique.
Le message de condoléances du Président de l’assemblée de la Polynésie, Gaston Tong Sang
Le président de l’assemblée de la Polynésie française, M. Gaston Tong Sang, a appris avec une profonde tristesse, le décès de M. Justin Arapari, survenu hier, à l’âge de 72 ans, des suites d’une longue et douloureuse maladie.
M. Justin Mahai Arapari, né le 26 septembre 1947 à Mahaena, fut élu pour la première fois à l’assemblée de la Polynésie française le 17 mars 1991 et y siégea de façon continue jusqu’au 16 mai 2001. Maire délégué de Mahaena entre 1989 et 2001, Justin Arapari occupa également les fonctions de président de l’assemblée de la Polynésie française durant près de 6 années, entre 1997 et 2001.
Formé à l’école pastorale Hermon en 1968, Justin Arapari était un homme de foi et de terrain et avait les écritures bibliques chevillées au corps. Tribun exceptionnel et orateur extrêmement charismatique, M. Arapari était également un fin connaisseur de l’histoire politique polynésienne. Tous retiendront de lui l’image d’un homme généreux et proche du peuple. Il incarnait, pour les élus de l’assemblée qui ont eu la chance de siéger sous sa présidence et pour l’ensemble du personnel de l’institution, une véritable figure paternelle, amicale et consensuelle.
Le président de l’assemblée de la Polynésie française regrette le départ d’un homme qui marquera à jamais l’histoire politique polynésienne et salue la mémoire de celui qui consacra sa vie entière au service du peuple Polynésien.
M. Gaston Tong Sang tient, au nom de l’ensemble des représentants et du personnel de l’assemblée à adresser à sa famille et à ses nombreux amis et compagnons de route ses condoléances attristées et ses pensées les plus sincères.