Dans une allocution de 8 minutes (à voir dans son intégralité ci-dessus), le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, explique le choix de l’État d’imposer à la Polynésie française, dès ce mercredi 3 février, « des motifs impérieux, c’est-à-dire d’avoir une raison familiale, de santé ou professionnelle, pour tout déplacement » vers et hors du territoire.
« Concrètement, cela signifie que les touristes ne pourront plus venir en Polynésie française dans les prochaines semaines. Je sais le sacrifice économique que cela implique pour vous, déclare-t-il, mais nous ne pouvons pas transiger avec la santé de nos concitoyens. Cela doit rester notre priorité. »
Cette décision est en effet liée à « l’apparition de 3 variants de la covid-19 », qui « nous font craindre une reprise de l’épidémie dans des conditions plus incertaines et plus dramatiques que ce que nous avons déjà connu », confie-t-il. « En France, à Mayotte, où les variants sud-africains et anglais ont été détectés, le taux d’incidence a augmenté de manière très significative. Il va dépasser ce week-end les 300 cas pour 100.000 habitants, alors qu’il était inférieur à 50 cas il y a seulement 4 semaines. En réanimation, nous avons admis des patients plus jeunes que précédemment avec des cas de moins de 50 ans et des formes plus graves », détaille le ministre avant d’asséner :
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« Aujourd’hui la menace est grande pour la Polynésie française. »
« Si l’un des variants venait à être détecté, nous pourrions être confrontés à une explosion des cas, à une embolie complète de son système hospitalier. Aussi je vous le dis en toute franchise, si les variants devaient circuler activement en France, dans l’Hexagone et dans quelques territoires ultra-marins en même temps, nous ne pourrions peut-être pas soutenir la Polynésie française comme nous l’avons fait auparavant. L’envoi de renforts nationaux pourraient être malheureusement trop complexe à mettre en œuvre. »
« Le contrôle des flux des voyageurs, en limitant ceux-ci au stricte nécessaire, est absolument indispensable pour limiter le brassage des populations, donc le risque de faire rentrer l’un des variants du covid sur le territoire polynésien, assure Sébastien Lecornu. C’est un mal nécessaire pour que la Polynésie française soit protégée et qu’elle puisse rouvrir au tourisme le plus rapidement possible. »
Le ministre des Outre-mer précise également que « dans cette période difficile, l’État continuera à soutenir économiquement la Polynésie française » à travers le prêt garanti par l’État et le Fonds de solidarité. Des mesures qui seront maintenues « aussi longtemps que durera la crise économique et sanitaire ».
Il ajoute qu’elles « seront renforcées pour les secteurs les plus en difficulté. J’ai donc demandé au haut-commissaire, en lien avec le gouvernement de Polynésie française, de prendre l’attache des représentants du monde économique, en particulier du secteur du tourisme et des compagnies aériennes, afin de vérifier que ces mesures sont bien adaptées à la diversité des situations rencontrées par les entreprises ».