Le Pays à la recherche d’un statut pour capter plus de fonds européens

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Comment capter plus de subventions européennes ? Revenu de l'hexagone mi-janvier, Moetai Brotherson y a évoqué plusieurs options pour capter de nouveaux fonds européens. Quoique très hypothétique, l'une d'entre elles consiste à une révision du statut, de PTOM à région ultra périphérique (RUP), comme l'avait envisagé le camp autonomiste dans les années 90.

Publié le 01/02/2025 à 17:29 - Mise à jour le 01/02/2025 à 17:31

Comment capter plus de subventions européennes ? Revenu de l'hexagone mi-janvier, Moetai Brotherson y a évoqué plusieurs options pour capter de nouveaux fonds européens. Quoique très hypothétique, l'une d'entre elles consiste à une révision du statut, de PTOM à région ultra périphérique (RUP), comme l'avait envisagé le camp autonomiste dans les années 90.

Lors de son déplacement mi-janvier dans l’Hexagone, le président Brotherson en a profité pour faire un détour par le Parlement européen et discuter des relations stratégiques entre la Polynésie française et l’Union européenne.

Principale problématique en toile de fond : faciliter l’accès aux financements européens. Depuis 2003, la Polynésie bénéficie d’un statut de PTOM, en raison de son attachement à la France, État membre de l’UE.

Mais un autre statut pourrait permettre à la Polynésie de bénéficier de davantage de fonds européens. Le statut des régions ultra périphériques, les RUP. Actuellement, 9 régions et départements d’outre mer sont intégrées dans les RUP, et profitent de fonds européens plus généreux que pour les PTOM.

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Sur la période 2021 et 2027 celles-ci se partageront 37 milliards de francs annuellement. La Polynésie française, elle, capte environ un milliard de francs par an. « Il s’agit de faire prendre conscience aux Polynésiens et aux gens que ça intéresse des différents régimes d’association existants avec l’Europe, résume Moetai Brotherson. Vous avez ces régions ultrapériphériques qui aujourd’hui se voient attribuer 22 fois plus de moyens que nous PTOM par l’Union européenne. Mais ça a un prix » .

Un prix qui pourrait tout simplement remettre en question le statut d’autonomie de la Polynésie, selon le politologue Sémir Al Wardi. « Il faudrait revoir tout le système institutionnel. Pourquoi ? Parce que si on est RUP, ça veut dire que le droit européen s’applique, rappelle-t-il. Donc en fait, il faudrait revoir tout le système finalement d’applicabilité des lois, la spécialité législative et tout, ce serait extrêmement complexe« .

Étudié dans les années 90 par le camp autonomiste, le statut de RUP avait été rapidement écarté.
Mais une autre option, calquée sur le modèle du territoire danois du Groenland, avait été envisagée par Édouard Fritch, président du Tapura Huiraatira « On souhaitait nous calquer un petit peu sur le statut du Groenland, qui un PTOM, comme les autres, sauf qu’il bénéficie de compétences beaucoup plus larges et surtout d’un soutien plus important de l’Europe au travers des fonds européens » .

Pour la députée Nicole Sanquer, cette démarche de modification du statut est prématurée car d’autres leviers existent pour obtenir des aides financières. « Nous avons une commission des évaluations des politiques publiques ici qu’on ne met pas en œuvre. On pourrait aller devant l’Europe et dire voilà ce qu’on a fait, voilà ce dont on a besoin et à quel point vous pouvez nous aider » , dit elle.

Pour Moetai Brotherson : quel que soit le statut, la collaboration doit être renforcée entre les PTOM et l’Europe afin d’ancrer le fenua comme acteur majeur de la stratégie européenne dans l’Indopacifique.

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