Représentants et membres du gouvernement avaient rendez-vous à la Présidence, ce mardi, pour un comité de majorité spécial. Sur la table : le Rapport d’orientation budgétaire 2024, le premier de la nouvelle majorité. Un ROB qui devait être présenté jeudi prochain à Tarahoi mais dont la finalisation prend du retard.
Le document de 111 pages que TNTV s’est procuré diffère de ceux habituels. Il débute notamment par un copier-coller des perspectives économiques mondiales émises par l’OCDE, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques. Ce qui n’a pas manqué de surprendre l’opposition.
« Un ROB, comme son nom l’indique, c’est un Rapport d’orientation budgétaire. On doit principalement y trouver les orientations budgétaires du Pays pour l’année à venir. Car chaque année, il y a un document. Or, dans celui que l’on a, on a l’idéologie du Tavini. On a l’impression qu’on est encore aux élections et qu’on a le programme du Tavini. On parle idéologie, grandes idées, grands vœux à l’univers mais concrètement, il n’y a pas grand-chose. C’est ce qui est effrayant », fustige Tepuaraurii Teriitahi, représentante Tapura.
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« Il n’y a rien concernant la lutte contre la cherté de la vie »
Tepuaraurii Teriitahi, représentante Tapura.
Chez les non-inscrits, le sentiment est le même. « Nous trouvons beaucoup de généralités et très peu de plans d’actions ou de trains de mesures pour solutionner les problèmes du quotidien des Polynésiens », estime l’élue Nicole Sanquer. « On retrouve à l’intérieur de ce ROB beaucoup de philosophie, un grand projet de société, mais il nous manque les moyens pour y arriver. Combien cela va coûter pour pouvoir réaliser tous ces objectifs. Donc, il n’y a pas d’évaluations financières, pas de plans d’actions. On attend la séance pour avoir plus de détails », ajoute-t-elle.
Il faut atteindre la page 107, soit à 5 pages de la fin, pour découvrir les orientations budgétaires à proprement parler. « Il n’y a rien concernant la lutte contre la cherté de la vie qui est pourtant le sujet récurrent. On fait comme si tout va bien. Or, on est à un tournant, et si l’on ne prend pas les bonnes décisions budgétaires, on paiera ces mauvais choix dans les années à venir », analyse Tepuaraurii Teriitahi.
Côté majorité, si les langues se délient en coulisses, et que les mêmes observations sont formulées par certains, les élus fuient les caméras. Nul doute que la présentation du ministre de l’Economie et du Budget, Tevaiti-Ariipaea Pomare, fera l’objet de nombreuses questions lors des prochaines séances de la session budgétaire de l’Assemblée.