A la fin du mois octobre, deux représentants du Tavini, dont Richard Tuheiava, ont participé pour la première fois à la réunion du Comité des droits de l’homme de l’ONU, à Genève. Des travaux à l’issue desquels, ledit Comité a demandé à la France de « faciliter (…) la réalisation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », comme le rapportaient nos confrères de Radio 1.
« C’est une avancée claire », s’est félicité, ce vendredi, Richard Tuheiava selon qui la France sera désormais contrainte de faire « bouger ses lignes » sur le sujet. « Elle est tenue par des engagements internationaux et par sa propre stabilité politique actuelle qui est un petit peu remise en question », ajoute celui-ci qui estime que « c’est le moment » pour Paris de se « saisir du dossier de l’autodétermination de la Kanaky et de Maohi Nui ».
« On ne va plus attendre. Cela fait 10 ans que l’on attend. Là, on va commencer à entrer dans les arènes internationales (…) On va clairement occuper l’espace en 2025 et 2026. Il est hors de question que la réinscription puisse être entravée (…) et que l’efficacité des mécanismes onusiens puissent être altérée juste par un autisme diplomatique de notre puissance administrante », dit-il.
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« C’est une étape de franchie, mais on n’a pas encore gagné la guerre », estime de son côté Antony Géros, « on va poursuivre notre action jusqu’à ce que la France ouvre le dialogue. C’est tout ce que l’on demande (…) Comme ça, le moment venu, lorsque le besoin de consulter la population va arriver, cette population sera informée et pourra s’autodéterminer ».
Le Tavini Huiraatira compte dépêcher des représentants au prochain séminaire régional de Nations Unies sur la décolonisation qui se déroulera, en mai, au Timor-Leste.
« On va encore rappeler la France au dialogue et on va obtenir, je pense, des mesures qui ne nécessitent pas de dialogue (…) Je pense, par exemple, à une visite officielle du Forum -des îles du Pacifique, Ndlr- ou d’autres ONG et organisations internationales pour permettre de faire la lumière sur ce que le Comité de décolonisation ne parvient pas à obtenir », conclut Richard Tuheiava.