« Je crois que sur la Polynésie, il y a le retour tout simplement du soutien de la France à l’outremer en général. Pour beaucoup en France, l’outremer est un poids, alors que nous pensons nous, qu’il est une richesse et qu’il faut évidemment continuer à aider la Polynésie française. » Parmi les pistes évoquées, les ressources de la mer, l’indemnisation pour les essais nucléaires.
Sur la question du nucléaire, il y a eu seulement sept Polynésiens indemnisés depuis 2010, sur plus de 1000 dossiers de demande. Un projet de décret pour permettre plus d’indemnisation est actuellement à l’étude. Que deviendra t’il si le Front national est élu ?
« Il faut le faire sur une base forfaitaire pour ceux qui sont nés jusqu’en 1974 et que ce soit directement réglé entre l’Etat et les personnes qui ont été sujets à ce risque là. dans cette élection présidentielle nous allons proposer cette indemnisation forfaitaire, comme l’avaient fait les Etats Unis. Et ceci afin que le problème soit réglé dans les meilleures conditions et au bénéfice des gens qui ont souffert de ces essais. »
La réforme du statut d’autonomie qui a été amorcée par les gouvernements local et national risque de ne pas voir le jour avant la Présidentielle. Que deviendra-t-elle si le Front National est élu ?
« Nous sommes attachés à ce que la Polynésie reste française, et donc opposés à tout ce qui ferait un pays indépendant par rapport à la France.Cela se discute avec les élus, la population, mais je ne pense pas qu’il faille aller aussi loin que cela, même si nous ne sommes pas opposés au principe. (…) Il ne faut pas que la France se désengage d’un territoire comme la Polynésie, parce que les premières personnes à subir ce désengagement seraient les Polynésiens. Il faut bien se rendre compte que dans le monde dans lequel nous vivons, avec les risques qu’il y a, la France est quand même une puissance, une protection et j’espère que les Polynésiens resteront attachés à la France. »
Votre parti vante la « préférence nationale » en matière d’emploi. Est-ce que vous êtes pour l’application de cette forme de discrimination, ici à l’échelle de la Polynésie, autrement dit ce qu’on pourrait appeler « la préférence locale » ou « l’océanisation des cadres ».
« J’étais à Nouméa, où elle existe et c’est quelque chose pour préserver les emplois locaux à la jeunesse locale, ce qui est quelque chose de positif. Reste maintenant à savoir comment on l’applique et sur quels critères, mais il est évident qu’à partir où nous sommes nous, en métropole, pour la préférence nationale, nous sommes évidemment favorable à la préférence locale pour les habitants de la Polynésie. »
L’interview de Louis Aliot par Tamara Sentis