Le leader indépendantiste brise un secret qu’il garde depuis 40 ans, alors que l’homme à qui il a promis de ne rien dire vient de décéder. L’histoire est surréaliste : en 1978, le jeune agent des douanes, syndicaliste et futur politicien, milite contre les essais nucléaires français aux Tuamotu. Il se rend à Hawaii et au Japon pour dénoncer les désastres écologiques qu’il a vu à Moruroa. A la veille de son départ pour New York et le siège de l’ONU, il reçoit un courrier lui demandant de récupérer un colis à l’aéroport. Il ne se doute pas qu’il s’agit d’un traquenard.
Le maire de Faa’a raconte que son directeur adjoint et ami, Maurice Brun, surgit alors dans son bureau et lui demande de fermer les rideaux : « on ne s’est jamais vus! » s’exclame son supérieur. Le haut fonctionnaire lui dévoile alors le plan machiavélique imaginé pour l’empêcher de poursuivre sa lutte contre les essais nucléaires français dans le Pacifique : lorsqu’il ira récupérer le colis à l’aéroport il ne sera pas fouillé par les agents des douanes. A l’extérieur, des gendarmes et policiers l’attendront pour fouiller le carton qui contient de la drogue. Oscar Temaru rapporte les propos de Maurice Brun : il dira qu’il « n’admet pas ce qu’ils font dans votre beau pays, à Moruroa, et j’ai pensé à toi et à tes enfants ».
Oscar Temaru n’a jamais récupéré le colis. Il s’est rendu au siège de l’ONU à New York où il a appris que la Nouvelle Calédonie et la Polynésie française avaient été retirées de la liste des pays à décoloniser.
L’ancien agent des douanes rendra hommage à Maurice BRUN lors d’une messe à l’Eglise Saint Joseph, samedi 2 avril à 18H. Il annonce qu’une rue de Faa’a portera le nom de son ami.
Hélène Brun épouse Van Bastolaer, fille de Maurice Brun
Oscar Temaru, leader indépendantiste, maire de Faa’a, et ancien agent des douanes