Mode de scrutin : une mission flash auditionne les élus du fenua

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Il joue un rôle majeur dans la vie politique du fenua : le mode de scrutin est-il adapté et suffisamment représentatif ? C’est ce qu'évalue une mission flash menée par la délégation des Outre-mer de l’Assemblée nationale. Les trois députés Polynésiens en sont tous les rapporteurs. Ils ont trois mois pour entendre les dirigeants des partis locaux et pour trancher. Les auditions ont démarré ce lundi.

Publié le 04/03/2025 à 18:19 - Mise à jour le 04/03/2025 à 18:19

Il joue un rôle majeur dans la vie politique du fenua : le mode de scrutin est-il adapté et suffisamment représentatif ? C’est ce qu'évalue une mission flash menée par la délégation des Outre-mer de l’Assemblée nationale. Les trois députés Polynésiens en sont tous les rapporteurs. Ils ont trois mois pour entendre les dirigeants des partis locaux et pour trancher. Les auditions ont démarré ce lundi.

Quatre jours pour faire le point sur le mode de scrutin : c’est ce dont disposent les députés du fenua. Inchangé depuis 2011, période de forte instabilité en matière de gouvernance, il repose sur une liste unique regroupant les 8 sections, un seuil d’accès au second tour de 12,5%, et une prime majoritaire de 19 sièges pour le vainqueur.

Expérimenté en 2013, 2018 et 2023 : est-il cohérent? Depuis hier, les rencontrent s’enchaînent à l’Assemblée pour répondre à la question. Toutes les forces politiques représentatives sont sondées. « Nous, nous disons que si on veut avoir une meilleure représentation à l’Assemblée, il faut abaisser ce seuil qui est aujourd’hui de 12,5% et réduire probablement la prime majoritaire pour faire en sorte qu’il y ait une meilleure expression démocratique au sein de l’Assemblée, déclare Nuihau Liaurey, membre fondateur de A here Ia Porinetia. Sur la question de à quel moment faire ce changement, on est exactement à mi-mandat. Il ne faut jamais changer le mode de scrutin avant les élections. Il ne faut pas le faire juste après les élections. On est exactement à mi-chemin. On a un vrai sujet sur le dérèglement climatique. Aucun parti écologiste n’est représenté à l’Assemblée, alors qu’il existe des partis écologistes en Polynésie » , souligne-t-il.

Au sein de la plateforme Amui Tatou, les avis divergent. Édouard Fritch, président du Tapura Huira’atira, vise une échéance plus lointaine. « Pourquoi pas (…) que le parti qui gagne en 2028 s’engage, avant les élections bien sûr, au travers d’un consensus global au niveau de tous les partis politiques, que cette nouvelle majorité s’engage à modifier la loi électorale ? » , suggère-t-il.

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Cette mission est la première à réunir les trois députés autour d’un même dossier. « On est toujours partagé entre stabilité, représentativité, moi je rajouterais territorialité, gouvernabilité, ajoute la députée et co-rapporteure de la mission Mereana Reid Arbelot. La stabilité entraîne une gouvernance confortable, mais est-ce qu’on ne peut pas revoir des curseurs pour la représentativité ? Tout ça c’est un savant équilibre, avec des implications aussi, il ne faut pas faire n’importe quoi » , précise-t-elle.

Le président du Pays s’est exprimé hier, et celui de l’Assemblée sera reçu jeudi. Mais le leader du Tavini Huira’atira a décliné l’invitation, tout comme le président de la communauté de communes de Tehereamanu, Tearii Alpha. « S’il est facile d’écrire dans les programmes politiques, que ce soit du côté Tavini ou du côté des autonomistes, une possible révision du mode de scrutin, finalement quand on passe aux auditions ou quand on lance le débat, on voit que beaucoup font marche arrière » , ironise Nicole Sanquer, députée également co-rapporteure de la mission.

La mission rendra ensuite un rapport d’ici le mois d’avril.

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