Moetai Brotherson : « Je suis venu avec mes ministres de la Santé et des Grands travaux, et la députée Mereana Reid Arbelot. On a passé en revue les dossiers qui nous intéressent, notamment les coupes qui sont prévues sur le budget outre-mer, pour savoir un peu à quelle sauce on allait être mangé et essayer de défendre nos dossiers. On a parlé du troisième instrument financier qui vient financer les infrastructures portuaires, aéroportuaires, routières, chez nous. On a parlé de la convention de la PSG avec deux sujets qui nous semblent importants : celui des évasan d’urgence qui, de notre lecture des textes, relève de la compétence de l’État. Il s’agit de protection civile, pas de santé. Mais aussi celui des molécules onéreuses qui sont inscrites dans un article de 2008 du Code de la santé publique français qui a été étendu chez nous. On a également parlé du Campus des métiers de qualification de la mer, d’un peu tous les dossiers qui étaient déjà engagés avec l’équipe précédente et dont on veut s’assurer qu’ils suivent bien leurs cours. Ce qui est le cas. Il faut féliciter la DGOM -la Direction générale des Outre-mer, Ndlr- qui assure un peu la continuité du service quand les gouvernements se succèdent ».
Sur le budget des Outre-mer, avez-vous obtenu des assurances sur les besoins de la Polynésie ?
Moetai Brotherson : « Il faut déjà relativiser. Quand j’étais député, c’est quelque chose qu’on soulignait à l’époque, pour la Polynésie, l’ensemble des sommes qui sont dévolues à la Polynésie ne sont pas comprises dans le budget du ministère des Outre-mer. La part du budget du ministère des Outre-mer dans l’ensemble de sommes qui sont fléchées vers les Outre-mer est assez réduite. L’essentiel vient de la Convention santé, de la Convention éducation (…) Ces gros sujets sont finalement hors du budget du ministère des Outre-mer ».
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Avez-vous établi des besoins chiffrés concernant ces différentes conventions ?
Moetai Brotherson : « On a donné des chiffres. Les évasan d’urgence, c’est 12,5 millions d’euros par an qui sont aujourd’hui supportés par la Polynésie. Les molécules onéreuses, c’est 30 millions d’euros par an. On a posé ces chiffres. On va entamer la discussion avec l’État et on verra ce qu’il en ressort ».
Le nouveau ministre des Outre-mer était anciennement sénateur. Il a travaillé sur un rapport visant à améliorer le statut d’autonomie de la Polynésie. En avez-vous pris connaissance ?
Moetai Brotherson : « C’était un rapport plus large que cela. Il concernait toutes les évolutions statutaires envisageables dans les outre-mer, y compris la Polynésie. Il était rapporteur de ce dossier. Il a rencontré les différents acteurs chez nous, dont la Présidence. Ce rapport a été publié aujourd’hui. Je vais donc en prendre connaissance même si j’avais certains des éléments précurseurs du rapport. On va voir ce qui est suggéré. Mais des discussions qu’on a eues avec monsieur le ministre, l’esprit général est de dire : ‘il faut adapter les statuts, la loi, les réglementations, aux réalités de chacun des territoires’. J’ai été très content d’entendre le ministre dire qu’on ne pouvait pas administrer une collectivité comme la Polynésie, à 18 000 kilomètres, comme on administre la Corrèze ou un département dans l’Hexagone ».