Moetai Brotherson : « Tous les ministres que j’ai vus ont bien noté quelles étaient nos demandes »

Publié le

Le président du Pays a achevé sa mission de 10 jours dans l’Hexagone, ce mercredi. Au cours de son séjour, Moetai Brotherson s’est entretenu avec plusieurs ministres du gouvernement central, ainsi qu’avec le Premier ministre, et le président de la République. Il en tire un bilan « très positif » et se dit « confiant » sur l’avancée des dossiers polynésiens, bien qu’il n’ait pas obtenu « que des bonnes nouvelles, puisque l'effort budgétaire global qui est demandé à la nation se traduit aussi dans les Outre-mer et aussi chez nous ». Interview.

Publié le 22/01/2025 à 14:17 - Mise à jour le 22/01/2025 à 14:17

Le président du Pays a achevé sa mission de 10 jours dans l’Hexagone, ce mercredi. Au cours de son séjour, Moetai Brotherson s’est entretenu avec plusieurs ministres du gouvernement central, ainsi qu’avec le Premier ministre, et le président de la République. Il en tire un bilan « très positif » et se dit « confiant » sur l’avancée des dossiers polynésiens, bien qu’il n’ait pas obtenu « que des bonnes nouvelles, puisque l'effort budgétaire global qui est demandé à la nation se traduit aussi dans les Outre-mer et aussi chez nous ». Interview.

TNTV : Comment s’est déroulé votre entretien avec le Premier ministre, ce mercredi ?

Moetai Brotherson : « C’était un entretien cordial, ça s’est très bien déroulé. Les deux personnes qui accompagnaient le Premier ministre sont des personnes que je connais déjà, ses conseillers. On a balayé surtout des sujets politiques, puisque avant de venir voir le Premier ministre, j’étais avec le ministre de l’Economie et des Finances, avec lequel on a plutôt balayé les sujets économiques. Là, on a fait un tour d’horizon de la situation à la fois en Polynésie, dans la région, notamment en Nouvelle-Calédonie. Il voulait avoir mon opinion sur ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie. Voilà, on a surtout balayé les sujets politiques ».

TNTV : Avez-vous convié François Bayrou à un voyage à Polynésie ?

– PUBLICITE –

Moetai Brotherson : « Je n’ai pas eu besoin de le faire. Il s’est proposé lui-même, avant la fin de la mandature, de venir en Polynésie, qu’il connaît déjà. Il est déjà venu deux ou trois fois chez nous ».

TNTV : Vous avez été reçu hier à l’Élysée par le président de la République. Quelle a été la teneur des échanges ?

Moetai Brotherson : « Hier soir, c’était à l’occasion de la remise de médaille de notre haut-commissaire, Eric Spitz, qui a été promu commandeur dans l’Ordre National du Mérite. J’ai eu l’occasion de discuter avec le président de la République. On a surtout parlé de l’Union européenne, puisque j’ai fait un déplacement à Bruxelles, où j’ai rencontré les nouveaux commissaires à la pêche et aux partenariats internationaux. J’ai indiqué au président de la République que j’allais adresser un courrier d’invitation à Mme Von Der Leyen -La présidente de la Commission européenne, Ndlr- pour qu’elle vienne assister au Forum du Pacifique qui va se tenir en septembre aux îles Salomon, cette démarche étant pour moi le symbole du retour de l’Union européenne. Parce que si vous interrogez un peu les chefs d’État dans le Pacifique, ces dernières années, l’Union européenne a un peu disparu. En tout cas, c’est le ressenti face aux deux grandes puissances de la région que sont la Chine et les États-Unis. Je pense que ça fait une quinzaine d’années qu’on n’a pas eu un haut dignitaire européen au Forum des îles du Pacifique, et que ce serait une bonne chose que Mme Von Der Leyen puisse venir ».

TNTV : Vous avez lancé l’invitation ?

Moetai Brotherson : « Tout à fait. Le président m’a dit qu’il appuierait cette démarche et qu’il la trouvait tout à fait logique ».

TNTV : Vous parlez des chefs d’État du Pacifique. Quel est leur ressenti aujourd’hui, suite au retour de Donald Trump à la Maison Blanche ?

Moetai Brotherson : « Je pense que ça va obliger certains peut-être à se positionner. Au milieu des deux géants que sont la Chine et les États-Unis dans le Pacifique, il y a la position française, qui est celle qui a été déclinée dans la stratégie indo-pacifique du président de la République, qui consiste à ne pas prendre parti pour un bloc ou pour l’autre, mais d’être une sorte de puissance d’équilibre. C’est une position pas évidente à tenir. Il faut aussi donner les moyens de ses ambitions. Je pense que, aussi bien au niveau national qu’au niveau de l’Union européenne, il faut être plus présent ».

TNTV : Vous êtes venu dans l’Hexagone pendant dix jours pour défendre les dossiers polynésiens pour les faire avancer. Quelle est ressenti à l’issue de cette visite ?

Moetai Brotherson : « Très positif. On n’a pas forcément que des bonnes nouvelles, puisque l’effort budgétaire global qui est demandé à la nation se traduit aussi dans les Outre-mer et aussi chez nous. On en a discuté ce matin. J’étais avec Olivier Jacob, la Direction Générale des Outre-mer. On est entré un peu dans les questions techniques. On a abordé également le sujet avec le ministre de l’Économie. On a certaines réponses qu’on attend de manière précise, notamment sur les contrats de développement et de transition, sur le fonds vert et sur d’autres outils sur lesquels on a demandé des ajustements. Pas tant sur les enveloppes, mais sur les process ».

TNTV : C’est dans ces domaines qu’il y aura des efforts budgétaires à effectuer ?

Moetai Brotherson : « En tout cas, c’est ce qu’on nous a laissé entrevoir. Vous le savez, le budget de la mission Outre-mer a été adopté de manière positive, puisqu’on est revenu sur des chiffres qui sont à la hausse. En revanche, il faut demeurer attentif à l’ensemble des missions qui ne sont pas dans la mission Outre-mer, mais qui représentent 5 fois plus en termes de volume financier que celles qui sont gérées par le ministère des Outre-mer ».

TNTV : Vous repartez quand même confiant ?

Moetai Brotherson : « Oui, je pars confiant, puisque tous les ministres que j’ai vus ont bien noté quelles étaient nos demandes, nos enjeux, notamment par rapport à l’organisation des Jeux du Pacifique en 2027 dont une partie liée à l’exécution de ces contrats de développement et de transition. Je pense que tout le monde a bien saisi les enjeux ».

Dernières news

Activer le son Couper le son