Nicole Sanquer : « il y a un apaisement devant cette réconciliation des autonomistes »

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Candidate aux élections législatives dans la deuxième circonscription pour l'alliance autonomiste Amui Tatou, Nicole Sanquer était l’invitée du journal de TNTV, ce mardi. La présidente de A here ia Porinetia défend la liberté de position de chaque mouvement autonomiste, tout en réaffirmant la nécessité de "porter à l'extérieur" la voix des représentants appelant de leurs vœux l"attachement à la France" .

Publié le 26/06/2024 à 10:58 - Mise à jour le 26/06/2024 à 11:03

Candidate aux élections législatives dans la deuxième circonscription pour l'alliance autonomiste Amui Tatou, Nicole Sanquer était l’invitée du journal de TNTV, ce mardi. La présidente de A here ia Porinetia défend la liberté de position de chaque mouvement autonomiste, tout en réaffirmant la nécessité de "porter à l'extérieur" la voix des représentants appelant de leurs vœux l"attachement à la France" .

TNTV : Vous faites partie des fondateurs de A here ia Porinetia. Vous êtes représentante à l’Assemblée et vous avez déjà occupé les fonctions de députée. Aux dernières élections, A here ia Porinetia s’était présentée comme étant la troisième voie. Finalement, avec le Tapura et les autres partis autonomistes, vos chemins se rejoignent aujourd’hui, même si vos visions divergent.
Nicole Sanquer, candidate Amui Tatou aux élections législatives dans la deuxième circonscription : « Nous avons décidé, face aux engagements non tenus du Tavini Huiraatira, face à la précarité des Polynésiens, de nous rassembler dans le cadre de ces élections législatives qui, je le précise, sont des élections nationales. Donc, nous avons mis nos divergences de côté et nous avons décidé de porter la voie de l’autonomie, car nous voulons affirmer que nous tenons à notre statut de collectivité autonome, mais surtout, nous tenons à affirmer notre attachement à la France » .

TNTV : Et ne craignez-vous pas que cette opposition entre autonomistes et indépendantistes vienne brouiller cette campagne électorale ?
N.S :
« Non, je pense qu’en tous les cas, sur le terrain, ça se voit, il y a comme un apaisement devant cette réconciliation des autonomistes. Les Polynésiens que nous rencontrons nous remercient d’avoir fait ce geste. Et puis, surtout, on a vu, il y a deux ans, ils voulaient un changement. Donc, devant la division des autonomistes, le Tavini Huiraatira a remporté les deux dernières élections. Ils se sont engagés, évidemment, à parler au nom de tous les Polynésiens et à travailler pour améliorer leur quotidien. Malheureusement, deux ans après, nous nous rendons compte que ce n’était qu’un programme écrit, que les actions ne sont pas là. Par conséquent, il y a urgence, non seulement de travailler pour l’intérêt des Polynésiens, d’améliorer leur quotidien, mais surtout de porter à l’extérieur une voix qui dit qu’on veut rester attachés à la France » .

TNTV : Et notamment à l’Assemblée nationale. Pouvez-vous assurer une cohérence dans le travail des trois futurs députés à l’Assemblée, même s’ils sont issus de différents partis ?
N.S :
« Alors, c’est pour ça que nous avons beaucoup travaillé sur notre profession de foi. Et à l’intérieur, nous avons mis les points sur lesquels nous allons travailler ensemble. Donc, c’est vrai que dans ce rassemblement, il y a cinq mouvements autonomistes. Nous avons pu lister des points où on est tous d’accord. Notamment, par exemple, un point où l’on souhaite initier la modification du statut en demandant le changement du mode de scrutin, pour avoir une Assemblée beaucoup plus représentative, puisque aujourd’hui, on voit qu’avec la prime majorité, le débat démocratique à l’Assemblée n’existe plus » .

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TNTV : Il y a d’autres priorités communes que vous partagez, que vous souhaitez mettre en valeur ce soir ?
N.S : « Lorsque j’ai quitté mon poste de députée en 2022, j’avais des dossiers inachevés, des dossiers qui concernent les fonctionnaires d’État, sur l’ITR, sur leur retour, faciliter leur retour en Polynésie française. Il y a aussi des inégalités de traitement pour les militaires, pour les fonctionnaires. Et donc, c’est tous ces dossiers que je souhaiterais continuer. Il y a ces conventions État-Pays sur la table, comme la convention sur la santé. On parle aussi d’une convention, d’un retour de la convention sur le RSPF. Ce sont des dossiers que je connais bien. Et évidemment, si le gouvernement Brotherson souhaite travailler avec nous, c’est réellement bienvenu, parce que c’est pour l’intérêt des Polynésiens » .

TNTV : Le Tapura et A here ia Porinetia étaient tombés d’accord sur un point avant ces élections, faire annuler la loi fiscale du Tavini par le Conseil d’État. Les conclusions du rapporteur public sont tombées, l’article prévoyant la rétroactivité de cette loi visée, les conséquences de cette annulation auront un coût. Comment comptez-vous travailler avec notre gouvernement, avec qui vous semblez en désaccord sur des dossiers aussi majeurs ?
N.S : « Vous savez, la minorité à l’Assemblée de Polynésie française a une attitude bienveillante. Dans les discussions en commission comme en séance plénière, nous alertons le risque des lois qu’ils proposent, nous essayons même de poser des amendements pour améliorer la proposition de loi. Et à chaque fois, on a un refus, un rejet de nos propositions. Nous voulons être une minorité constructive, parce que nous entendons les besoins urgents des populations. Malheureusement, alors qu’ils avaient prôné l’ouverture en début de mandat, aujourd’hui, nous constatons que toutes nos propositions sont rejetées. Je réaffirme que si nous sommes élus demain, il est clair qu’il y a des dossiers où nous apporterons notre contribution, si M. Brotherson veut bien » .

TNTV : Juste avant, vous parliez des points communs dans l’union autonomiste. Il y a aussi un point divergent, en fait. Il s’agit du non-cumul des mandats. C’est un sujet défendu par Moherani Frebault. Vous, en l’occurrence, vous n’êtes pas d’accord avec lui.
N.S
: « Non, ce n’est pas que nous ne sommes pas d’accord. Nous sommes libres d’avoir des positions. Le non-cumul ne figure pas dans notre profession de foi. Moherani Frebault démarre sa carrière politique, et je trouve tout à fait louable pour un nouvel élu de prôner le non-cumul. Moi, j’ai pu exercer les deux mandats de 2017 à 2022 avec un bilan à l’Assemblée nationale positif. En fin de compte, c’est une question d’organisation, de choix de vie, de disponibilité. Il est clair qu’en occupant deux mandats, c’est la vie de famille que vous mettez un peu de côté. Pour l’avoir fait, il y a une continuité du travail parlementaire à l’Assemblée de Polynésie en France. Être à l’Assemblée de Polynésie vous permet d’être au fait du budget, de tout ce qui se passe, de toutes les lois, et il y a une certaine continuité à l’Assemblée nationale » .

TNTV : Si vous êtes élue, vous garderez vos deux mandats ?
N.S :
« Oui, et le non-cumul ne fait pas partie de la profession de foi de Amui Tatou (…) il y a quand même une certaine liberté pour chaque candidat. Chaque candidat de Amui Tatou pourra défendre d’autres dossiers qui ne sont pas inscrits dans notre profession de foi » .

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