Nucléaire : le projet de résolution de Hinamoeura Morgant-Cross retiré sans être examiné

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Ce mardi, la commission des institutions de l’Assemblée devait examiner une proposition de résolution visant à renforcer, noir sur blanc, la reconnaissance par l’Etat français des conséquences des essais nucléaires dans la loi organique du Pays. Le texte de l’élue Hinamoeura Morgant-Cross a été purement et simplement retiré de l’ordre du jour de la commission par son groupe politique.

Publié le 02/07/2024 à 16:49 - Mise à jour le 02/07/2024 à 17:13

Ce mardi, la commission des institutions de l’Assemblée devait examiner une proposition de résolution visant à renforcer, noir sur blanc, la reconnaissance par l’Etat français des conséquences des essais nucléaires dans la loi organique du Pays. Le texte de l’élue Hinamoeura Morgant-Cross a été purement et simplement retiré de l’ordre du jour de la commission par son groupe politique.

Depuis des mois, l’élue Tavini, Hinamoeura Morgant-Cross, souhaite voir modifier certains passages de la loi organique. Plus précisément l’article 6-1, section 2, qui concerne le nucléaire. C’est l’objet de la résolution qu’elle a rédigée.

Infographie TNTV

Dans sa modification en 2019, la loi reconnait « la mise à contribution de la Polynésie française pour la construction de la capacité de dissuasion nucléaire et la défense de la nation ». Pour Hinamoeura Morgant-Cross, ce texte doit être plus global et doit être revu. Elle propose ainsi cette nouvelle formule : « La République reconnaît que les expérimentations nucléaires qui ont contribué à la construction de la capacité de la dissuasion nucléaire et à la défense de la Nation ont eu un impact sur l’économie, l’environnement, la société et la santé publique en Polynésie française ».

Infographie TNTV

Autre modification souhaitée par la représentante, l’expression « essais nucléaires » doit évoluer en ces termes : « emploi des bombes nucléaires françaises à des fins expérimentales ».

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De nouvelles formulations qui traduisent une vision plus large de l’impact du nucléaire en Polynésie française et qui sont encouragées par l’association 193 : « Les mots sont importants. Et s’il y a un changement sémantique nécessaire quant à la compréhension et à l’explication de ces fameux essais, pourquoi pas. Mais ne soyons pas naïfs. S’il n’y a pas de réparation véritable qui accompagne ce changement sémantique, -les points de blocage que nous avons partagés avec le haut-commissariat qui est d’accord avec nous, ne sont pas levés, supprimés ou mis en indexe-, les choses n’avanceront pas » a déclaré Père Auguste, président de l’association 193.

Finalement, le texte n’aura même pas été examiné en commission. Le projet a été balayé de l’ordre du jour. Un nouvel épisode de friction entre l’élue et son groupe Tavini. Aucune nouvelle date n’a été fixée pour l’examen de ce texte.

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