Lors du One Ocean Summit qui s’est tenu à Brest, le président Edouard Fritch avait annoncé le zonage côtier d’une superficie maritime de plus de 500 000m2 réservés à la pêche artisanale et la mise en place d’une aire marine protégée au Sud-Est de la Polynésie.
Des déclarations qui ne conviennent pas au parti indépendantiste. Pour Oscar Temaru, ces projets ne sont qu »‘un moyen pour la France de mettre immédiatement la main sur les ressources sous-marines contenues dans les 5,5 millions de km2 appartenant au peuple polynésien », écrivait-il mardi, dans une lettre ouverte. Précisant que « le Président Macron et Monsieur Fritch, ne peuvent légalement et moralement préempter l’avenir de la politique maritime et générale de la Polynésie ».
C’est en se basant sur les normes juridiques internationales et la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser de l’ONU que le Tavini Huiratira fonde son interprétation. Selon la résolution de 2013, seul le peuple polynésien a le droit de propriété sur ses ressources propres, estime le parti.
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« Les décisions qui ont été prises à Brest, par exemple d’adopter un grand plan d’exploitation et d’exploration des fonds sous-marins, est absolument contraire à la jurisprudence de l’Organisation des Nations Unies et de la résolution de 2013 qui a été confirmée huit fois et qui confie la souveraineté exclusive de l’exploitation des ressources naturelles maritimes au seul peuple polynésien », estime Michel Villar, conseiller à l’international du Tavini Huiraatira.
Et le président du Pays n’est pas épargné par les attaques du leader indépendantiste qui le qualifie de « faux président de la Polynésie ». « Il est plus français qu’un Français, c’est ainsi que je le considère », s’est exprimé Oscar Temaru, lors d’une conférence de presse ce vendredi. « Où est passé son âme de ma’ohi ? L’intérêt du fenua ? Ce que je constate c’est qu’il est un pantin articulé par la France. Eux tous d’ailleurs ».
C’est en sa qualité d’ancien président de la Polynésie qu’Oscar Temaru a adressé sa lettre ouverte aux dirigeants mondiaux tels que la Chine, la Russie, l’Egypte ou encore l’Inde. Le Tavini attend de pied ferme le Sommet des Océans prévu à Papeete en 2023.